Dans le cadre d’un audit flash et de la publication d’un rapport, la Cour des comptes indique que les dépenses liées au contact tracing pourraient dépasser les 600 millions d’euros pour les années 2020, 2021 et 2022. En sachant que ce dispositif de prévention dans le cadre de la lutte contre le Covid-19 devrait s’arrêter fin janvier 2023.
» Entre 2020 et 2022, l’Assurance maladie pourrait supporter plus de 600 millions d’euros de dépenses administratives au titre du contact tracing, dont un peu plus de 500 millions d’euros en interne et près de 110 millions d’euros pour la couverture de dépenses des Agences régionales de santé et de l’État » écrit la juridiction financière.
Selon le rapport, la vaccination est désormais devenue le principal instrument de lutte contre l’épidémie, à la place du traçage des personnes qui sont des contacts à risque de personnes dépistées positives au Covid-19.
Une efficacité dite incertaine
Le contact tracing a ultérieurement été intégré à l’application TousAntiCovid. La Commission nationale de l’informatique et des libertés avait toutefois souligné une utilité marginale dans le cadre de l’application, avec une telle fonctionnalité par Bluetooth.
Pour la Cour des comptes, le dispositif de contact tracing a une efficacité globale incertaine. » Sans le contact tracing, il est vraisemblable que les contaminations auraient été plus nombreuses ou rapides et leur incidence plus forte sur les hôpitaux, mais ces impacts ne peuvent être quantifiés en l’absence d’évaluation scientifique. «
Entre mai 2020 et août 2022, l’audit indique que l’Assurance maladie a joint plus de 32 millions de personnes dépistées positives et près de 22,7 millions de personnes contact, d’abord par téléphone, puis essentiellement par SMS ou par email.
L’impact de la dématérialisation
Plusieurs milliers d’agents avaient été recrutés pour l’Assurance maladie à cet effet et ils sont dorénavant en nombre réduit. Ils sont passés de 6 500 en moyenne en 2021 pour des équivalents temps plein, à 350 en septembre 2022.
» L’assurance maladie n’est parvenue à recenser qu’une partie, potentiellement minoritaire, des personnes contact. En moyenne, une personne dépistée positive sur deux ne lui a déclaré aucune personne contact en 2020 et en 2021 « , souligne le rapport.
Avec la dématérialisation des procédures de traçage, les déclarations de cas contact ont chuté. Au premier semestre 2022, près de 90 % des personnes positives au Covid-19 n’ont déclaré aucun cas contact.