OpenAI aurait « oublié » de développer un outil censé permettre aux créateurs d’autoriser ou de refuser que leurs travaux servent à entraîner ChatGPT. Il était pourtant annoncé d’ici 2025.
Où est passé Media Manager ? Cette boîte à outils, annoncée en mai dernier par OpenAI, doit donner aux créateurs les moyens de contrôler l’exploitation de leurs travaux pour l’entraînement des modèles IA de l’entreprise. Les artistes et les propriétaires de contenus doivent avoir la possibilité d’identifier leurs œuvres et de spécifier à OpenAI comment ils veulent que leurs œuvres soient incluses ou exclues de la formation des modèles.
L’outil volatilisé
L’objectif était de mettre en œuvre cet outil d’ici 2025. Comme a pu le constater TechCrunch, rien n’est venu. Pire encore, il semble que l’entreprise se soit contentée d’un effet d’annonce : en interne, d’anciens employés expliquent que Media Manager n’est pas une priorité et que personne ne travaille vraiment sur le sujet. En août, un porte-parole assurait que l’utilitaire était toujours en développement, sans nouvelles depuis. Et OpenAI n’a plus jamais mentionné Media Manager après l’annonce du printemps.
Le contrôle des œuvres moulinées et parfois régurgitées telles quelles par ChatGPT ou Dall-E est pourtant une problématique brûlante pour les artistes, les créateurs de contenus et les éditeurs. OpenAI fait l’objet de nombreuses plaintes visant le moissonnage de données réalisé par la société pour entraîner GPT, le modèle derrière ses différents services d’IA générative (dernière en date : des médias canadiens, parmi lesquels Radio-Canada).
OpenAI signe des accords avec la presse pour avoir accès à leurs archives, comme c’est le cas avec Le Monde par exemple, mais c’est une goutte d’eau dans l’océan. L’entreprise avait d’ailleurs reconnu qu’il lui serait « impossible » d’entraîner efficacement ses modèles sans contenu protégé, qu’elle en ait l’autorisation ou pas.
« Limiter les données d’entraînement à des livres et des dessins du domaine public datant de plus d’un siècle pourrait constituer une expérience intéressante, mais ne permettrait pas de produire des systèmes d’IA répondant aux besoins des citoyens d’aujourd’hui », expliquait OpenAI il y a un an dans une déclaration adressée à la Chambre des Lords du Royaume-Uni.
Media Manager aurait au moins le mérite de créer une passerelle directe entre les créateurs de contenus et OpenAI, même si l’efficacité d’un tel outil reste à prouver. Au passage, elle permettrait aussi à la société de faire valoir sa bonne volonté auprès de la justice.
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Source :
TechCrunch