Déstabilisé par de violentes émeutes depuis une dizaine de jours, le « Caillou » vient également de faire les frais d’une attaque en déni de service « d’une force inédite ».
L’un des membres du gouvernement collégial local, Christopher Gygès (Les Loyalistes), chargé de l’économie numérique, a en effet annoncé qu’un fournisseur d’accès à internet avait subi une attaque par saturation. Une action de provocation qu’il a lié à l’arrivée du chef de l’Etat venu tenter de ramener le calme dans l’archipel.
Cette attaque informatique – aux contours pour l’instant très flous – visait plus précisément l’Office des postes et télécommunications de Nouvelle-Calédonie. Cette structure est très sensible. S’il n’est pas le seul fournisseur d’accès à internet, c’est le seul opérateur téléphonique du territoire. De même, il est en charge des câbles sous-marins qui relient l’archipel à l’internet.
Millions de messages
La section spécialisée du parquet de Paris s’est saisie de cette enquête après le dessaisissement du parquet de Nouméa, a signalé l’AFP. Selon Christopher Gygès, l’attaque informatique a été stoppée par les services de l’Etat et de l’OPT-NC « avant qu’il n’y ait des dégâts importants ». Avant d’évoquer l’envoi de millions de messages électroniques sur une seule adresse de messagerie pour « engorger le câble » sous-marin.
Mais une attaque en déni de service visant une adresse IP a été également signalée. On ignore s’il s’agit d’une confusion ou si deux actions ont eu lieu simultanément.
Selon BFMTV, la plupart des adresses IP de connexion auraient été localisées en Russie par le gouvernement de Nouvelle-Calédonie. Mais c’est une information bien trop parcellaire pour faire de l’attribution. L’attaquant peut très bien être localisé ailleurs. Et avoir choisi de lancer son opération malveillante depuis ce pays en employant une structure tierce ou relais.
Appel à la vigilance
Quoiqu’il en soit, un message de prévention devait être prochainement partagé par les autorités calédoniennes, précise Franceinfo La Première. Ce texte doit « expliquer les mesures à prendre pour se protéger de ce genre de cyber-attaques ». De même, il rappellera l’importance de sauvegarder ses données, tandis que l’OPT-NC a appelé à la vigilance face à des attaques par hameçonnage.
Open NC, un cluster numérique de Nouvelle-Calédonie, a aussi partagé sur sa page Facebook un message de sensibilisation, après avoir assuré que le « Caillou » faisait face « à une augmentation des cyberattaques » dernièrement.
Sur le plan numérique, les émeutes en Nouvelle-Calédonie ont déjà entraîné la coupure du réseau social Tik-Tok, une mesure prise après la déclaration de l’état d’urgence.