La commission européenne va mettre à jour le code de bonnes pratiques contre la désinformation, signé par des entreprises comme Google, Facebook et Twitter. Les signataires devront faire tout pour lutter contre les deepfakes, sous peine de risquer des amendes dans le cadre du Digital Services Act.
La Commission européenne devrait publier jeudi une mise à jour de son code de bonnes pratiques contre la désinformation. Ce code a été lancé en 2018 sur la base du volontariat et a été signé par de grands acteurs tels que Google, Facebook, Twitter, Microsoft et TikTok. D’après Reuters, cette mise à jour va concerner, entre autres, la lutte contre les faux comptes et les deepfakes. Elle sera répartie entre les autorités et les entreprises signataires.
Selon le document vu par Reuters, les signataires du code de bonnes pratiques adopteront, renforceront et mettront en œuvre des politiques claires concernant les comportements et pratiques de manipulation inadmissibles sur leurs services. Le document mentionne que ces politiques s’effectueront sur la base des « dernières preuves sur les conduites et tactiques, techniques et procédures employées par les acteurs malveillants ». Cela inclut donc les deepfakes, ces manipulations de vidéos grâce à des intelligences artificielles qui permettent par exemple de mettre la tête d’une actrice de cinéma connue sur le corps d’une actrice porno en pleine action, mais aussi de faire tenir de faux propos à des personnalités politiques.
Les deepfakes représentent une arme importante pour la désinformation
Les deepfakes ont par exemple pesé dans la campagne pour les élections américaines de 2020. Ainsi, Facebook a modifié ses conditions d’utilisation pour tenter de les bannir. Mais hélas, ces vidéos manipulées restent d’actualité, particulièrement dans le contexte de la guerre en Ukraine et de la crise de la Covid, où la désinformation est plus que jamais de mise.
Les géants de la Tech qui ont signé le code vont alors devoir redoubler d’efforts, car, pour l’aspect légal, il est associé au DSA (Digital Services Act), la loi sur les services numériques des 27 pays de l’Union européenne. En effet, les entreprises signataires qui ne respectent pas le code risquent des amendes pouvant atteindre jusqu’à 6% de leur chiffre d’affaires mondial. Une fois le code signé, elles disposent de six mois pour mettre en place leurs mesures. Enfin, elles devront faire preuve de plus de transparence sur leur lutte contre la désinformation en fournissant des données pays par pays, et non plus au niveau mondial.
Source :
Reuters