Après des années de préparation, l’Europe a finalement décidé d’imposer le port USB-C dans les smartphones et les accessoires mobiles à partir de fin 2024. Si cette uniformisation est bienvenue, bien que déjà largement mise en place par une partie de l’industrie mobile, elle va conduire les utilisateurs à mélanger de plus en plus smartphones et chargeurs secteur d’origine différente, d’autant plus que certains fabricants ont déjà commencé à retirer l’adaptateur des boîtes de smartphones.
Or les smartphones dépendent souvent de méthodes de recharge spécifiques, notamment pour les modèles haut de gamme qui rivalisent en puissance de charge (jusqu’à 240W actuellement)…à condition de disposer du chargeur adéquat.
Le micmac du mix entre smartphones et chargeurs
DxOMark a mené une série de tests croisés avec différents modèles et a observé les temps et puissance de charge lorsque les chargeurs sont échangés entre les smartphones et en intégrant également des chargeurs tiers.
Les modèles concernés sont les suivants : iPhone 13, Xiaomi 12 Pro, Samsung Galaxy S22 Ultra, Oppo Find X5 et Google Pixel 6. La difficulté est que les protocoles de charge sont nombreux, avec des techniques standardisées mais aussi des méthodes propriétaires imposant un chargeur et un câble spécifique (ce point est souvent oublié car peu mis en avant).
Si un certain niveau d’interopérabilité est présent, il s’agit généralement du plus petit dénominateur commun. DxOMark note ainsi la présence d’un protocole par défaut entre appareils non compatibles qui assure une puissance de charge de 10W, soit une charge lente qui va conduire à une durée étendue pour atteindre 100%.
Dans certains cas de compatibilité partielle, cette puissance de charge peut grimper à 30W, ce qui reste léger quand les fabricants prônent plus de 100W. Ces difficultés se retrouvent au niveau des adaptateurs d’acteurs tiers qui n’ont pas accès aux protocoles propriétaires.
Long, trop long
Autant dire que si la charge rapide était l’argument qui vous a fait acheter le smartphone, il y aura peu d’espoir pour une charge rapide en dehors du matériel imposé par le fabricant.
En mixant chargeurs et smartphones, les puissances de charge s’effondrent les temps de charge s’étirent, jusqu’au double ou au triple. Pour DxOMark, il en ressort qu’il faudrait aussi une uniformisation des protocoles de charge entre les fabricants pour éviter une expérience décevante et frustrante qui risque d’affaiblir l’effort d’harmonisation sur l’USB Type-C.
Une alliance des fabricants pour des protocoles de charge rapide interopérable serait donc souhaitable pour assurer une puissance de charge acceptable pour l’industrie mobile, tout en laissant aux fabricants la liberté de proposer des techniques spécifiques plus rapides.