Magali Berdah en connaît un rayon sur les influenceurs. Elle fête ce mois-ci les six ans de l’agence d’influence Shauna Events qu’elle a fondée en janvier 2017. Pourtant, le ministère de l’économie n’a pas daigné convier à Bercy, pour sa table ronde qui s’est tenue le 9 décembre sur ce thème, celle que l’on surnomme « la papesse de l’influence ». « Ils m’ont seulement appelée au téléphone le 7 décembre, déplore Magali Berdah, alors que le cabinet de Bruno Le Maire avait bien reçu dès juin 2021 mon message proposant de réguler les influenceurs. » Elle aurait aimé défendre la création d’un « ordre des influenceurs », d’un « code APE [activité principale exercée] pour les influenceurs » ou encore d’une « association interprofessionnelle ».
Après avoir été courtisée par le Tout-Paris, et même désignée en 2021 par Forbes parmi les quarante femmes les plus influentes de France, est-elle devenue persona non grata ? Cet ostracisme intervient après que Magali Liévois (son vrai nom) a été sous les feux de la critique depuis le numéro de « Complément d’enquête » diffusé sur France 2 le 11 septembre 2022 et intitulé « Arnaques, fric et politique : le vrai business des influenceurs ». Ce reportage, plutôt à charge, fut produit dans le sillage de la violente guerre médiatique qui a opposé Booba, le rappeur millionnaire, à l’influente agente et à ses influenceuses, le premier accusant même d’« escroquerie » plusieurs vedettes de ces réseaux sociaux, qu’il a traités d’« influvoleurs ». Ambiance.
Stéphane Courbit l’a lâchée
Malgré le ménage qu’elle a effectué parmi ses partenaires, en écartant notamment ceux qui pratiquaient le dropshipping abusif (consistant à vendre cher des produits de piètre qualité, souvent fabriqués en Chine), cela n’a pas suffi pour rassurer son désormais ex-principal actionnaire depuis 2018 : Banijay, le groupe audiovisuel de Stéphane Courbit. Depuis mi-décembre, le divorce d’avec Shauna Events est acté, Magali Berdah et son conjoint Stéphane Teboul reprenant l’intégralité du capital de l’agence d’influence. « Contrairement à ce qu’affirme Le Parisien, je ne rachète pas les parts de Banijay pour “1 euro symbolique’’ mais selon un protocole d’acquisition qui reste confidentiel », rectifie-t-elle. Reste que Banijay aurait aussi été échaudé par les révélations de L’Informé en octobre sur la condamnation de la dirigeante en 2019 – pour « abus de faiblesse » et « blanchiment » – à un an de prison avec sursis et une interdiction de gérer une société pendant cinq ans.
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