Najat Vallaud-Belkacem, ancienne ministre de l’Education nationale, critique dans une tribune parue dans Le Figaro ce jour l’utilisation massive des écrans. Sa solution ? Imposer des limites aux internautes français.
« La rareté oblige à une certaine sagesse. Si nous savons que nous n’avons que trois gigas à utiliser sur une semaine, nous n’allons sans doute pas les passer à mettre des commentaires haineux ou fabriquer des fakes. Peut-être cesserons-nous de considérer comme « normal » de passer plusieurs heures sur des sites pornographiques à regarder des vidéos en ultra HD » écrit-elle.
Et de citer dans son texte l’exemple chinois de restriction du temps passé en ligne.
« Peut-être le temps est-il venu de nous détoxiquer collectivement, et donc de rationner internet »
La consommation de pornographie n’est pas la seule raison pour laquelle la femme politique souhaite limiter la connectivité des français. La sobriété numérique qu’elle appelle de ses voeux doit être réalisée parce que le numérique est « l’une des plus grandes sources de pollution ».
Enfin, la limitation de l’Internet pourrait améliorer « le développement cognitif, mais aussi pour lutter contre les discriminations, le harcèlement ».
« Bref, peut-être le temps est-il venu de nous détoxiquer collectivement, et donc de rationner internet » conclut-elle, en appelant au législateur.
Une consommation de données en forte augmentation
Selon les chiffres de l’Arcep, les français consomment en moyenne 14 Go de connectivité par mois et ce uniquement depuis leur mobile.
La Fédération française des télécoms indique de son côté qu’un foyer consomme 222 Go par mois depuis sa box. Et ces chiffres sont en augmentation. La consommation sur mobile devrait monter à 89 Go pour le mobile, et plus de 1 To pour le fixe d’ici 2030.
La FFT rappelle aussi que « une part significative de la consommation électrique des services (numériques) dépend aussi des usages des clients, qu’il s’agisse de la consommation électrique des terminaux de réception installés à leur domicile (notamment les box et décodeurs TV), ou de leurs habitudes d’usage ».
Le streaming prend la part du lion
Et côté usage, c’est bien le streaming et les services numériques des GAFAM, et non pas la pornographie, qui sont mis en cause. La FFT indique que 52,6 % de l’augmentation nette du trafic sur les réseaux mobiles est générée aujourd’hui par cinq acteurs : Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp), TikTok, Netflix, Alphabet (Google) et Amazon.
Reste que l’Ademe estime que le numérique représente environ 2,5% de l’empreinte carbone française, soit « un peu plus que le secteur des déchets (2%) ».