Le groupe Smile a obtenu un joli contrat public cette année, le lot 2 (Drupal et logiciels associés) du marché interministériel «logiciels libres» de la Direction générale des finances publiques (DGFiP). Il a annoncé: «Ce marché bénéficie à plusieurs institutions clés: les services de la Présidence de la République, du Premier ministre, l’ensemble des ministères, le Conseil constitutionnel et plusieurs établissements publics.»
«Ce marché couvre l’ensemble du cycle de vie des projets:
- études d’opportunité et implantation
- assistance à la mise en œuvre et à l’exploitation
- audits techniques
- développements spécifiques
- monitorat.»
«Open source first»
Le groupe souligne qu’il «soutient l’écosystème Drupal depuis 2011, avec une équipe de plus de 200 spécialistes, compétente pour tous types de plateformes et tous types de clients des secteurs privé et public.
J’ai rencontré cet été Marc Palazon, président du directoire du groupe Smile depuis 17 ans, pour un échange à bâtons rompus. Il m’a précisé que ce marché DGFiP, attribué pour quatre ans à partir de juin 2025, représente un chiffre d’affaires annuel qui devrait se situer entre 1 et 2 millions d’euros.
Le groupe, parmi les acteurs majeurs des entreprises de l’open source en France, a réalisé en 2024 un chiffre d’affaires de 160 millions d’euros, une activité bénéficiaire, sans précision, et «en légère croissance». Smile, qui compte 1.700 personnes dans 9 pays, réalise 75% de son chiffre d’affaires en France, où se trouvent 1.100 de ses salariés (contre 550 début 2014).
«Nous sommes open source first », explique son PDG, une conviction chez Smile qui remonte à 2002 – l’entreprise est née en 1991, «avant son mariage d’amour avec le monde libre», écrivait Marc Palazon en 2022, dans une tribune qui mentionnait entre autres la nécessité d’une «souveraineté numérique européenne» (ce qui au vu des derniers événements outre-Atlantique est encore plus d’actualité).
S’il y a des points où l’open source n’est pas fort, note Marc Palazon, Smile peut utiliser du logiciel propriétaire, mais «on est les premiers à tester et à étendre l’open source», qui représente 75 à 80% de l’activité du groupe.
Après plusieurs acquisitions d’entreprises ces dernières années, Smile mise sur la croissance interne. Avec parmi ses axes de développement l’international, peut-être avec de nouveaux pays en Europe du Nord, et la gestion de données, qui pèse plus de 10% du chiffre d’affaires et devrait grimper à près de 15% cette année.
Solidarité avec l’Ukraine
Parmi les pays où est implanté Smile se trouve l’Ukraine, avec laquelle il y a eu «beaucoup de solidarité en interne, avec un niveau d’engagement impressionnant», explique Marc Palazon. Des salariés ont monté une association, Smile Ukraine Solidarity, qui a levé des fonds. Ils ont permis notamment d’acheter des générateurs électriques (215 générateurs portables ont été fournis en 2023 aux familles dans le besoin) et de financer le prépaiement de soins médicaux dans un réseau de cliniques privées pour les salariés ukrainiens et leurs familles.
Smile y compte 180 personnes, essentiellement à Kiev et dans l’ouest du pays. Les locaux ont été un temps aménagés en dortoirs et des liaisons Starlink établies dans tous les bureaux, également équipés de générateurs électriques à essence. pour assurer des connexions stables.
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