Mark Zuckerberg demande à Donald Trump de mieux défendre les intérêts de la tech américaine à Bruxelles

Zuckerberg Rogan Apple


Dans un podcast, le fondateur de Facebook a demandé au futur président américain de mieux défendre les intérêts des géants du numérique malmenés sur le Vieux continent et soumis à ce qui est décrit comme « des droits de douane ». En retour, la réponse européenne est pour l’instant plus que timide.

Après avoir annoncé l’arrêt, aux États-Unis, de son programme de vérification des faits sur ses réseaux sociaux, Mark Zuckerberg, à la tête de Facebook, d’Instagram et de WhatsApp, a demandé à Donald Trump d’agir contre les autorités européennes. Dans un podcast diffusé vendredi 10 janvier, le patron de Meta a demandé au futur président américain « de défendre l’industrie technologique américaine contre l’application du cadre réglementaire numérique de l’Union européenne (UE) ».

Selon Mark Zuckerberg, qui était interrogé par Joe Rogan, un soutien avéré de Donald Trump, les lois européennes sur le numérique sont, ni plus ni moins, de la « censure ». Les règles antitrust de l’UE sont, quant à elles, décrites comme « des droits de douane ». Bruxelles aurait ainsi imposé aux « Big Tech », les géants américains du numérique, « plus de 30 milliards de dollars » d’amendes ces « dix ou vingt dernières années », toujours selon le fondateur de Facebook. Ce dernier compte sur le futur président des États-Unis pour mettre fin à cette situation, et mieux défendre les intérêts des industries américaines du numérique.

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Des amendes pouvant aller théoriquement jusqu’à 6 % du chiffre d’affaires mondial

Il faut dire que Meta a, comme d’autres entreprises américaines, été condamné à plusieurs reprises à des amendes salées, pour ne pas avoir respecté le règlement européen sur les données personnelles (RGPD) ou les lois européennes relatives au droit de la concurrence. Tout dernièrement, le groupe de Mark Zuckerberg a, en novembre 2024, dû régler une amende de 797 millions d’euros, pour avoir imposé des conditions commerciales déloyales aux fournisseurs de services de publicité.

Et les « nouvelles » règlementations (du DSA, le règlement européen sur les services numériques, et du DMA, le règlement européen sur les marchés numériques) ne devraient pas la donne. Ces lois, qui contraignent désormais les géants américains de respecter en amont de nouvelles règles (de modération, d’interopérabilité…), ont conduit à l’ouverture de nouvelles enquêtes visant Facebook, Instagram, Alphabet, Apple, mais aussi X (ex-Twitter). Elles devraient aussi conduire à de futures amendes salées pouvant aller jusqu’à 6 % du chiffre d’affaires mondial, voire en toute fin de procédure à une exclusion du marché européen.

Mark Zuckerberg en profite pour critiquer Joe Biden

Une situation qui aurait été permise par Joe Biden, laisse entendre Mark Zuckerberg pendant son interview. Ce dernier a même accusé l’actuel président américain et son administration de ne pas avoir agi, et même d’avoir mené des actions similaires contre les géants du numérique.

« Le gouvernement américain a mené l’attaque contre les entreprises, ce qui a permis à l’UE d’être libre de s’en prendre à toutes les entreprises américaines et de faire ce qu’elle veut ». Or, « si un autre pays s’en prenait à un autre secteur qui nous tient à cœur, le gouvernement américain trouverait probablement un moyen de faire pression sur lui. Mais je pense que ce qui s’est passé ici est en fait tout le contraire », a-t-il poursuivi.

Aux États-Unis, des enquêtes visant les géants américains du numérique ont en effet été menées ces dernières années, notamment sur le front de l’antitrust. Mais contrairement à ce que Mark Zuckerberg sous-entend, elles ont été initiées pendant le premier mandat de Donald Trump, avant d’être poursuivies sous Joe Biden.

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Une réponse trop timide de l’UE ?

Face à ces accusations, la réponse de l’Union européenne a pour l’instant été timide.  La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, est restée pour l’instant silencieuse. Pour certains experts, les Européens craindraient de fâcher Donald Trump avant son investiture le 20 janvier prochain, ce dernier ayant promis d’augmenter les droits de douane, ou de faire cesser la guerre en Ukraine « en vingt-quatre heures ».

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Henna Virkkunen, la vice-présidente de la Commission européenne et responsable de l’application du DSA dans l’UE, a néanmoins qualifié de « trompeuses » les allégations de censure du PDG de Meta. Sur X, le réseau social d’Elon Musk, cette dernière a rappelé qu’en Europe, « nous voulons créer un environnement numérique sûr et équitable ». « Notre tâche est de nous assurer que les droits des citoyens européens sont respectés et que notre législation est appliquée. Cela garantit des conditions de jeu équitables et un environnement en ligne sûr pour tous ».

Un message repris par plusieurs politiques, comme la ministre française déléguée à l’IA et au Numérique, Clara Chappaz, ou encore Thierry Breton, l’ancien commissaire européen. Ce dernier a déclaré, dans les colonnes de Ouest France, que les allégations de censure de Mark Zuckerberg étaient, ni plus ni moins, qu’un « mensonge, de la pure manipulation ».

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