Le fondateur de Facebook et PDG de Meta, mark Zuckerberg, fustige la « viabilité » d’iOS. Selon lui, le contrôle qu’Apple exerce sur sa plateforme met en danger l’écosystème des apps qui sont dépendantes d’iOS.
Mark Zuckerberg joint sa voix à celle d’Elon Musk contre Apple. Le fondateur de Facebook et PDG de sa maison mère, Meta, critique vertement la fermeture d’iOS. Si M. Musk met en cause les 30% de commission qu’impose Apple à toutes les transactions effectuées depuis sa plateforme, pour M. Zuckerberg, la critique est plus large. C’est le contrôle total que l’entreprise exerce sur ses écosystèmes logiciels qui le hérisse.
Interrogé dans le cadre d’une conférence organisée par le New York Times, le milliardaire dénonce « le problème dans le contrôle de la plateforme (il parle ici d’iOS), est qu’Apple a évidemment ses propres intérêts. » Expliquant que « Le fait est que les entreprises doivent distribuer leurs apps par le biais de plateformes qui sont contrôlées par des concurrents – il y a là un conflit d’intérêts », il ajoute que ce conflit d’intérêt fait d’Apple « bien plus qu’un genre de gouverneur qui chercherait à servir au mieux les intérêts des autres ».
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Et pour illustrer ses propos, il compare à des systèmes concurrents : si Apple, Google et Microsoft ont toutes un magasin d’application sous leur contrôle dans leurs différents systèmes d’exploitation, il y a une différence majeure. À savoir qu’iOS ne permet pas le chargement d’applications sans passer par l’App Store. Appelée « side loading » (chargement à côté), cette pratique est cependant possible sur Windows et Android. Ce dernier système est d’autant plus ouvert que certaines marques peuvent s’emparer de la plateforme sans y installer les services de Google, voire même ajouter, en plus du PlayStore, des magasins tiers.
La démarche de M. Zuckerberg est, comme celle d’Apple, intéressée : Meta a dévissé en bourse, notamment à cause du changement de la politique de tracking qu’Apple. En avril 2021 dernier, la version 14.5 d’iOS a introduit une adhésion volontaire par les utilisateurs au suivi de leurs données personnelles. Un changement qui a conduit des millions de personnes à refuser ce suivi – qui rapportait gros à Meta, spécialiste dans l’analyse et le ciblage publicitaires. En plus de ce contrôle des trackers, M. Zuckerberg critique le rôle d’arbitre suprême d’Apple qui peut décider quand cela lui chante de retirer les applications de son Store. « Apple se singularise en étant la seule entreprise qui tente de contrôler, unilatéralement, quelles applications peuvent être installées sur les terminaux et je ne pense pas que cela soit ni viable, ni bon ».
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Si Meta (Facebook) est loin d’être une entreprise philanthropique – et loin d’être dénuée de fautes – M. Zuckerberg soulève de nombreux points intéressants. Si le verrouillage du système de paiement devrait sauter l’an prochain avec l’application des DMA et DSA (lire ci-dessus), le contrôle d’Apple est total sur les données utilisateurs ainsi que sur le chargement des applications. Dans le premier cas, Apple est fautif de ne pas montrer patte blanche quant à ce que l’entreprise fait de nos donner – promettre n’est pas prouver. Dans le second cas, l’entreprise pourrait rapidement être contrainte à permettre ce chargement à côté – et a intérêt à préparer une sandbox pour permettre une exécution sécurisée de programmes tiers.
En tous les cas, si Meta/Facebook est loin d’être exempt de reproches – parfois grave, comme des faillites de modération dans le cas de violences – Apple doit faire amende honorable. Sous peine d’avoir à subir bien plus que l’ire d’un milliardaire fâché d’avoir perdu beaucoup d’argent.
Source :
Axios