Mark Zuckerberg licencie encore et veut une organisation plus « mince » et « plate »

Mark Zuckerberg licencie encore et veut une organisation plus « mince » et « plate »


Dix mille licenciements de plus. C’est ce qu’a annoncé, mardi 14 mars, Mark Zuckerberg, le fondateur de Meta, quatre mois seulement après s’être séparé de 11 000 collaborateurs. Avec cette seconde vague de suppressions de postes, la maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp aura congédié 24 % de ses effectifs. Le groupe ferme aussi 5 000 offres d’emploi ouvertes pour des postes vacants.

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Le timing peut « surprendre », concède Mark Zuckerberg dans un billet sur Facebook, mais « il n’y a pas le choix ». Le groupe a, pour la première fois, vu son chiffre d’affaires reculer (− 1 %) en 2022, en raison du ralentissement économique lié à la guerre en Ukraine, mais aussi de la concurrence du réseau social chinois TikTok et des restrictions sur la publicité ciblée sur les iPhone.

Le groupe reste soumis à une pression des analystes boursiers, qui demandent davantage d’économies : « De nouveaux licenciements sont nécessaires pour compenser les deux années de recrutements excessifs », a écrit la banque Jefferies dans une note en mars, citée par le Financial Times. Dans l’euphorie – elle aussi boursière – de la numérisation liée à la pandémie de Covid-19, Mark Zuckerberg a embauché 27 000 personnes en 2020 et 2021, et 15 000 en 2022. Les effectifs sont passés de 33 000 à 87 000 en quatre ans.

Supprimer « plusieurs couches de management »

Mais, désormais, à ce raisonnement sur des économies contraintes, le fondateur de Meta ajoute un discours plus volontariste, sur les bienfaits supposés des suppressions de postes. Il promet que 2023 doit être « l’année de l’efficacité ». « Nous allons aplatir notre organisation en supprimant plusieurs couches de management », écrit-il. Meta doit devenir une entreprise « plus mince », ajoute-t-il. Pour le groupe, « être plus plat, c’est être plus rapide » et « être plus mince, c’est être meilleur », théorise M. Zuckerberg.

« Chaque couche de hiérarchie ajoute de la latence et de l’aversion au risque, dans le flux d’informations et dans le processus de décision », pense le PDG. Certains manageurs vont devoir prendre « des postes où ils ne dirigent plus et redeviennent des contributeurs individuels ». Meta doit aussi rester une « entreprise technologique » et augmenter son « ratio d’ingénieurs » dans les équipes, croit M. Zuckerberg. Ce dernier dit aussi avoir « sous-estimé le coût des projets non prioritaires », qui consomment des ressources et « ralentissent » l’organisation.

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On peut voir dans cette doctrine le rêve d’un PDG d’une grande multinationale à la croissance en berne de renouer avec la culture d’une start-up. On peut aussi y déceler des similitudes avec la conception du travail affichée par Elon Musk lors de son rachat de Twitter : le patron de Tesla et SpaceX a brutalement licencié plus des deux tiers des salariés et demandé aux restants de souscrire à une culture de travail « hard-core » : tous les manageurs doivent coder, tous les informaticiens doivent montrer régulièrement le nombre de lignes de code produites, il est encouragé de dormir au travail si besoin, etc.

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