Mark Zuckerberg critique les IA propriétaires de Google, OpenAI et consorts. Pour le fondateur de Meta, les entreprises n’ont pas la bonne approche. C’est pourquoi Meta préfère concevoir des IA open source.
Mark Zuckerberg, PDG et fondateur de Meta, a évoqué l’évolution de l’intelligence artificielle dans une longue interview accordée à la chaîne YouTube Kallaway. Dans l’entretien, le créateur de Facebook s’est montré très critique au sujet de l’approche d’OpenAI, la start-up derrière ChatGPT, Google, Microsoft et les autres acteurs qui proposent des IA propriétaires. Développées et détenues par des entreprises privées, les IA propriétaires sont protégées. Leur code source n’est pas accessible au public. C’est le cas de Gemini de Google, ChatGPT ou encore Claude d’Anthropic.
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Meta mise sur l’open source
Contrairement à ses rivaux, Meta se concentre exclusivement sur la conception de modèles d’IA open source. Les modèles linguistiques Llama sont d’ailleurs ouverts à tous les chercheurs et tous les développeurs. Ceux-ci peuvent s’appuyer sur les modèles pour mettre au point leurs propres chatbots et services d’IA. Comme il l’explique dans l’interview, Meta croit fermement en l’avenir de l’intelligence artificielle open source plutôt qu’en celui des IA propriétaires.
« Je ne pense pas que la technologie de l’IA soit une chose qui devrait être en quelque sorte amassée et qu’une entreprise puisse l’utiliser pour construire n’importe quel produit central et unique qu’elle construit », déclare Mark Zuckerberg
Le fondateur de Meta regrette que des géants de la tech « parlent de construire une véritable IA ». Pour Zuckerberg, cette approche ressemble à une vaine tentative de « créer Dieu », comme si le futur allait s’articuler autour d’une seule intelligence artificielle.
« C’est presque comme s’ils pensaient qu’ils créent Dieu ou quelque chose comme ça et … c’est juste – ce n’est pas ce que nous faisons. […] Ce n’est pas comme s’il y avait une seule application sur les téléphones des gens que les gens utilisent. Il n’y a pas un seul créateur dont les gens veulent tout leur contenu. Il n’y a pas une seule entreprise dans laquelle les gens veulent tout acheter », analyse Mark Zuckerberg, laissant entrevoir un futur constitué d’une multitude d’intelligences artificielles différentes.
Ces différentes IA dépendront des besoins et des centres d’intérêt des utilisateurs. Très engagé dans la course à l’IA, Meta a dévoilé une panoplie de modèles mis à disposition de la recherche ces dernières années. Citons par exemple Audiocraft, une IA qui est capable de générer des musiques, ou encore CM3Leon, un générateur d’images similaire à Dall-E. En parallèle, Meta s’est appuyé sur ses modèles pour animer une pléthore de fonctionnalités d’IA intégrées à ses plateformes, comme Meta AI. Ajouté à WhatsApp, Instagram, Facebook et Messenger, le bot s’impose comme une alternative à ChatGPT, mais il n’est pas encore disponible en Europe.
L’IA, des lunettes et le smartphone dans votre poche
Par ailleurs, le milliardaire a esquissé les contours de la manière dont l’IA pourrait venir s’intégrer à sa stratégie concernant le métavers et la réalité augmentée. Pour Mark Zuckerberg, l’IA générative est une des technologies qui va donner tout son sens aux lunettes connectées.
«Je pense que vous pouvez créer une excellente expérience avec des caméras, un microphone, des haut-parleurs et la possibilité de faire de l’IA multimodale, avant même d’avoir n’importe quel type d’affichage sur ces lunettes », affirme le fondateur de Meta, précisant néanmoins que le groupe travaille à la création de lunettes AR munies d’écrans.
Meta a d’ailleurs ajouté son assistant d’IA à ses lunettes connectées conçues en partenariat avec Ray-Ban. Cantonné à l’Amérique du Nord pour le moment, celui-ci est capable de traduire un texte, de comprendre et de décrire le monde aperçu par le biais des caméras logées dans la monture. Ces lunettes intelligentes n’ont pas l’ambition de remplacer le smartphone. D’après Zuckerberg, l’essor des lunettes AR ou dopées à l’IA ne va pas automatiquement enterrer le téléphone portable. Par contre, il est probable que vous vous serviez de moins en moins de celui-ci à l’avenir… de la même manière que vous utilisez moins votre ordinateur au profit du smartphone :
« Ce n’est pas comme si nous allions arrêter d’avoir un téléphone. C’est juste qu’il va rester dans votre poche, et vous le sortirez quand vous aurez vraiment besoin d’en faire des choses. Mais de plus en plus, je pense que les gens vont juste commencer à se dire : “Hé, je peux prendre cette photo avec mes lunettes. Je peux poser cette question à l’IA, ou je peux envoyer un message à quelqu’un”. C’est juste beaucoup plus facile avec des lunettes ».
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