Meta, la maison mère de Facebook, Instagram et Whatsapp, a annoncé le mardi 1er août son intention de demander leur consentement à ses usagers basés dans l’Union européenne (UE), avant d’autoriser le partage de leurs données à des fins de publicité ciblée sur ses réseaux sociaux. Le groupe n’a pas précisé la date à laquelle ce changement interviendrait – ni sous quelle forme.
Cette évolution répond aux « exigences réglementaires », a expliqué le géant américain de l’Internet dans un communiqué. Meta s’était vu infliger en janvier deux lourdes amendes totalisant 390 millions d’euros par le régulateur des données personnelles irlandais, agissant pour le compte de l’UE, en raison de violations du règlement général de protection des données (RGPD).
La décision du régulateur irlandais privait Meta du fondement juridique l’autorisant à compiler, stocker et analyser les données des centaines de millions d’Européens utilisant ses services sans leur demander formellement leur accord. Elle l’obligeait à interroger les internautes pour obtenir leur consentement spécifique, en vue de leur proposer de la publicité ciblée. A l’époque, Meta avait réagi de manière véhémente à ces exigences.
Cette décision avait été confirmée au début de juillet par un avis de la Cour de justice de l’Union européenne, qui exigeait également de Meta un consentement explicite des utilisateurs. Selon la cour, l’acceptation des conditions générales d’utilisation de Facebook ou Instagram ne peut être assimilée à un consentement, a fortiori pour la collecte de données dites « sensibles ».
« Pas d’impact immédiat sur nos services »
Dans son communiqué, Meta ne précise pas comment ses utilisateurs auront à se prononcer sur la collecte de leurs informations personnelles ni à quelle fréquence. Auront-ils à le faire une seule et unique fois, au milieu de nombreux autres boutons ? Ou devront-ils le faire de façon très claire, à plusieurs reprises, chaque fois qu’ils utilisent un nouveau service, comme la géolocalisation, les groupes, ou l’actualité ?
La société a en tout cas tenu à minimiser les conséquences de ces changements. « Il n’y a pas d’impact immédiat sur nos services dans la région. Une fois ce changement activé, les annonceurs pourront toujours mener des campagnes publicitaires personnalisées afin d’atteindre des clients potentiels », a assuré le groupe californien, assurant maintenir « un dialogue constructif » avec les régulateurs.
Cependant, si ses usagers sont appelés à accepter – ou refuser – la collecte de leurs données personnelles à des fins de ciblage publicitaire, il est possible que certains refuseront, empêchant la distribution de publicités finement personnalisées sur leur fil. Ce qui pourrait nuire à la santé économique de Meta : l’Europe génère environ un cinquième de son chiffre d’affaires publicitaire, activité qui lui assure l’essentiel de ses revenus.