À qui revient la responsabilité de vérifier l’âge des utilisateurs ? À Apple et à Google, qui conçoivent les smartphones et les systèmes d’exploitation… ou aux développeurs d’apps ? Tout le monde se refile la patate chaude. Un lobby de grands éditeurs d’applications espère faire pencher la balance vers le duopole.
La question de la vérification de l’âge se pose de manière de plus en plus urgente, au fur et à mesure que les législations, partout dans le monde, imposent une telle procédure. En France, il faut montrer patte blanche pour accéder au contenu des sites pornographiques, par exemple.
La patate chaude du numérique
Depuis des années, Meta milite pour que ce rôle revienne aux deux responsables des plateformes iOS et Android, à savoir Apple et Google. La pression est aujourd’hui encore plus forte sur le duopole qui tient solidement le marché du smartphone entre ses mains. Un nouveau groupe de pression, la Coalition for a Competitive Mobile Experience, va se rapprocher du législateur américain pour forcer les contrôleurs d’accès à vérifier l’âge des utilisateurs.
La coalition compte dans ses rangs Meta bien sûr, mais aussi Spotify, Match Group (les apps de rencontre Tinder et Meetic), Garmin, ou encore Snap (l’éditeur de Snapchat). Ces entreprises voient s’empiler les obligations légales de vérification de l’âge de leurs utilisateurs, ce qui pourrait entraîner une avalanche de plaintes. Une des difficultés est de devoir gérer une grande quantité de données personnelles d’autant plus sensibles qu’elles concernent des mineurs.
C’est pourquoi la coalition estime que la responsabilité de cette vérification échoit à Apple et à Google. Qui de leur côté, rétorquent que c’est le travail des éditeurs ! Des propos qui font d’ailleurs écho aux propos de Clara Chappaz, ministre déléguée chargée du Numérique, qui a affirmé hier que les réseaux sociaux « savaient tout sur nos enfants » et que par conséquent, ils étaient en mesure de bloquer l’accès de leurs plateformes aux moins de 15 ans.
La coalition ne s’arrête pas à la vérification de l’âge. La liste des griefs contre Apple et Google est longue. Garmin veut par exemple s’assurer que ses produits puissent fonctionner parfaitement et en toute transparence sur iOS et Android. Ce lobby sera-t-il entendu à Washington ? La nouvelle administration Trump a déjà démontré sa volonté d’en découdre contre les grandes plateformes, comme on le voit avec les procès en cours contre Google… et contre Meta.
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Source :
Bloomberg