Les leaders technologiques les plus influents de la Silicon Valley se sont lancés dans une course contre la montre pour développer l’intelligence artificielle générale (IAG)qui, selon certains, pourrait surpasser les humains dans toutes les tâches économiquement rentables.
Certains dirigeants visent encore plus haut avec la « superintelligence » artificielle, un système incroyablement plus intelligent que les êtres humains.
Selon un article du New York Times, Meta s’apprête à lancer un laboratoire de recherche consacré à la création d’IA superintelligente. Alexander Wang, 28 ans, fondateur de Scale AI, une startup qui aide les entreprises à créer des applications d’IA et qui pourrait bientôt bénéficier d’un investissement de plusieurs milliards de dollars de Meta, rejoindrait le nouveau laboratoire.
L’entreprise a intégré son chatbot, Meta AI, à ses plateformes de réseaux sociaux (Facebook, Instagram et WhatsApp), ainsi qu’à ses lunettes connectées. Parallèlement, Meta a cherché à se positionner comme une alternative plus conviviale pour les développeurs que ses concurrents en open source pour ses systèmes d’IA, notamment sa famille de grands modèles de langage Llama.
Les gros poissons mangent les petits
Des entreprises comme Meta, qui ont prospéré grâce à l’essor d’Internet et des réseaux sociaux au début des années 2000 et 2010, se sont précipitées sur l’IA, largement présentée comme l’épine dorsale technologique du futur.
Ce changement stratégique et économique repose en grande partie sur l’acquisition de startups spécialisées dans l’IA : Google a acquis DeepMind en 2014, puis l’a fusionné avec son laboratoire interne de recherche en IA, Google Brain, pour créer une nouvelle division appelée Google DeepMind. De son côté Microsoft a investi des milliards dans OpenAI, et Amazon a fait de même avec Anthropic.
L’investissement prévu par Meta dans Scale AI, qui, selon Bloomberg, pourrait dépasser les 10 milliards de dollars, aiderait probablement le géant technologique à accélérer son développement en IA dans un contexte de concurrence croissante pour des ressources informatiques de plus en plus rares et les meilleurs talents en IA.
La superintelligence inquiète autant qu’elle fascine
Selon un article du Times, Meta propose également des salaires à sept ou dix chiffres aux chercheurs d’entreprises concurrentes, comme OpenAI et Google.
Le terme « superintelligence » a été popularisé par le philosophe Nick Bostrom dans son livre éponyme paru en 2014. Ce livre servait notamment d’avertissement contre les dangers potentiels d’une « explosion de l’intelligence » de l’IA : des capacités de calcul qui progressent soudainement selon une courbe exponentielle, échappant au contrôle humain.
Bien que les opinions de Bostrom soient aujourd’hui considérées par certains comme alarmistes, nombreux sont ceux qui, dans la Silicon Valley, s’inquiètent aujourd’hui des risques existentiels potentiels d’un système d’IA dont l’intelligence est bien supérieure à la nôtre. Mais jusqu’à présent, du moins, l’incitation capitaliste à construire a éclipsé ces craintes.