Microsoft a annoncé sa volonté de « réduire sa main-d’œuvre dans le jeu vidéo » dans un mail signé par Phil Spencer, le patron de la division « gaming » de l’entreprise, et envoyé le 25 janvier à ses employés. Cette communication interne évoque le licenciement de près de 1 900 des 22 000 employés que compte l’entreprise dans ses divisions dédiées aux jeux vidéo.
Le mail, révélé par le site spécialisé américain The Verge et confirmé par Microsoft auprès du Monde, indique que les coupes concernent l’ensemble des responsables du développement et de la distribution de jeux vidéo, à savoir Xbox Game Studios (Halo, Minecraft), ZeniMax Media (Skyrim, Doom) et, depuis peu, Activision Blizzard (Call of Duty, World of Warcraft, Candy Crush).
« Les directions de Microsoft Gaming et Activision Blizzard travaillent à aligner leurs stratégies et leurs plans d’action au sein d’une structure aux coûts viables, qui soutiendra l’ensemble de notre activité en pleine croissance », écrit M. Spencer, selon lequel « des secteurs redondants » ont été « identifiés » chez Microsoft Gaming et Activision Blizzard, sa filiale nouvellement acquise.
Le même jour, le président de Blizzard, Mike Ybarra, a également annoncé son départ de l’entreprise. Il avait succédé à en 2021 à J. Allen Brack, renvoyé en raison de plaintes d’employés concernant des faits de harcèlement et de discrimination.
Le départ d’un autre pilier historique de l’entreprise, Allen Adham, ainsi que l’arrêt de la production d’un projet de jeu de survie (baptisé Odyssey), ont enfin été annoncés dans un second mail interne par Matt Booty, l’un des cadres de Microsoft.
Vagues de licenciement dans le jeu vidéo
Ces annonces interviennent trois mois à peine après la finalisation de l’acquisition de l’éditeur américain Activision Blizzard pour un montant record de 69 milliards de dollars. Microsoft a dû attendre près de deux ans avant de finaliser cette acquisition, le temps que les régulateurs américains et britanniques, initialement réticents, ne donnent leurs feux verts.
A l’issue de ce rachat, le plus cher de l’histoire de l’industrie vidéoludique, la firme de Redmond avait récupéré les quelque 18 000 salariés du premier éditeur américain de jeu vidéo ainsi que ses licences phares. Microsoft avait alors largement remanié l’organigramme de ses divisions jeu vidéo. Celui qui fut le dirigeant d’Activision plus de trois décennies durant, le controversé et très puissant Bobby Kotick, avait ainsi dû quitter son siège le 29 décembre 2023.
Le secteur du jeu vidéo connaît depuis un an des licenciements à la chaîne. Selon le décompte effectué par le site Game Industry Layoffs, plus de 10 000 personnes ont ainsi été laissées sur le carreau en 2023, y compris chez des poids lourds du secteur comme Electronic Arts (FIFA), Epic Games (Fortnite) ou Nuverse (Marvel Snap).
Le mouvement semble encore s’accélérer en ce début d’année, avec, rien que pour le mois de janvier, déjà plus de 5 000 licenciements recensés : à ceux des divisions « gaming » de Microsoft s’ajoutent notamment les 1 800 postes supprimés chez Unity (éditeur d’outils de développement de jeux vidéo) et les 500 licenciements annoncés en début de semaine par Riot Games (League of Legends).
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L’an dernier, Microsoft (et pas simplement ses filiales « jeux vidéo ») avait déjà supprimé 10 000 emplois, à l’instar de la plupart des géants technologiques – à l’exception notable d’Apple.