C’est une stratégie qui a fait rager des millions d’utilisateurs, en France comme ailleurs. Mais en Australie, elle pourrait coûter très cher.
L’autorité de la concurrence (ACCC) a annoncé lundi poursuivre Microsoft en justice. L’accusation ? « Pratique commerciale trompeuse » lors de l’intégration forcée de Copilot à Microsoft 365. Le géant est accusé d’avoir piégé 2,7 millions de clients.
Qu’est-ce que l’ACCC reproche exactement à Microsoft ?
Le cœur du problème est un tour de passe-passe, une omission volontaire. Lors du renouvellement des abonnements Microsoft 365 en octobre 2024, Microsoft a présenté un choix binaire à ses clients : soit accepter la nouvelle formule incluant l’IA Copilot (avec une hausse de 29 % à 45 %), soit résilier l’intégralité de leur abonnement. Le régulateur australien accuse Microsoft d’avoir délibérément caché une troisième option cruciale.
Quelle était cette option cachée ?
Cette option était un simple forfait « Classic« . Il permettait aux utilisateurs de conserver leur abonnement Microsoft 365 (Word, Excel…) tel quel, sans l’assistant Copilot, et surtout, à leur ancien prix. Mais cette option était introuvable.
Elle n’apparaissait, comme par magie, qu’une fois que l’abonné avait cliqué sur « résilier son abonnement ». Pour la présidente de l’ACCC, c’est une omission délibérée pour « augmenter le nombre de consommateurs des plans plus chers ».
Cette pratique a-t-elle eu lieu uniquement en Australie ?
Non, et c’est bien ce qui rend l’affaire intéressante. La France a connu exactement le même scénario. Les abonnements Microsoft 365 Personnel sont passés de 70 € à 100 € (+42 %) et l’offre Famille de 100 € à 130 €.

Foire Aux Questions (FAQ)
Qu’est-ce que Microsoft Copilot ?
Copilot est l’assistant d’intelligence artificielle de Microsoft, intégré à la suite Office (Word, Excel, Outlook…). Il aide l’utilisateur à rédiger, faire des recherches ou des tâches textuelles.
L’abonnement « Classic » existe-t-il toujours ?
Oui. En Australie comme en France, cette formule existe, mais elle reste « dissimulée » par Microsoft. Il faut souvent entamer la procédure de résiliation de son abonnement pour se la voir proposer.
Combien de personnes sont concernées ?
La plainte australienne concerne 2,7 millions d’abonnés. En France, bien que les chiffres exacts ne soient pas publics, la même hausse tarifaire a été appliquée, touchant potentiellement des millions d’utilisateurs.