Microsoft essuie un premier revers dans sa volonté d’acquérir Activision Blizzard

Microsoft essuie un premier revers dans sa volonté d’acquérir Activision Blizzard


Ce n’est que le premier arbitrage attendu sur l’opération de rachat du studio Activision Blizzard par Microsoft, mais celui rendu mercredi 8 février par l’autorité de la concurrence britannique, Competition and Markets Authority (CMA), est déjà défavorable à la firme de Redmond. Il laisse cependant au géant américain l’opportunité d’apporter de nouvelles garanties pour faire pencher la balance en sa faveur, et conclure une opération annoncée en janvier 2022 qui devait être de très loin la plus grosse jamais enregistrée dans le secteur (68,7 milliards de dollars soit 63,4 milliards d’euros).

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Dans son rapport provisoire, le régulateur britannique estime que cette opération est susceptible de nuire aux consommateurs du royaume, en particulier dans le marché naissant du « cloud gaming » – qui permet à l’utilisateur de passer par n’importe quel type de terminal pour accéder à ses jeux.

Avec l’opportunité de mettre la main sur des licences aussi populaires que Call of Duty, World of Warcraft ou Candy Crush, une présence solide dans les consoles avec ses Xbox (mais loin derrière les PlayStation), une offre de cloud (Azure) dont ne disposent pas ses principaux concurrents que sont Sony et, à moindre titre, Nintendo, une place inégalée sur le marché du PC, où son système d’exploitation Windows est dominant (trois quarts du marché), Microsoft disposerait des leviers pour écraser la compétition.

Marché en pleine concentration

Dans son avis, la CMA dit craindre que « même une augmentation modérée de la force [de Microsoft] puisse réduire considérablement la concurrence sur ce marché en développement au détriment des utilisateurs actuels et futurs du “cloud gaming” ». Au-delà, elle estime que « l’acquisition d’Activision proposée par Microsoft pourrait se traduire par des prix plus élevés, moins de choix et moins d’innovation pour les joueurs britanniques ».

La même autorité pointe le cas de la série de jeux Call of Duty – dont le dernier opus, Call of Duty. Modern Warfare II, a dépassé le milliard de dollars de revenus en à peine dix jours à son lancement, en novembre 2022 – pour illustrer ses craintes de prise de position dominante sur le marché du jeu vidéo. Un argument qu’avait déjà essayé de repousser Microsoft précédemment en proposant de garantir sa disponibilité sur des plates-formes concurrentes pendant dix ans. Cela fera partie des arguments que Microsoft pourra exposer d’ici au 1er mars.

De son côté, la CMA préférerait des mesures plus structurelles qui offriraient des garanties d’indépendance de certaines licences ou directement des studios d’Activision. « Nous nous engageons à offrir des solutions efficaces et facilement applicables qui répondent aux préoccupations de la CMA », a réagi Microsoft dans un communiqué.

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