Sous l’impulsion de son CEO Pat Gelsinger, le groupe Intel s’est recentré sur l’activité de fonderie, éliminant les explorations annexes pour se focaliser sur l’amélioration de la finesse de gravure.
Après un long temps bloqué au noeud 14 nm, ce qui a permis à la concurrence de prendre l’ascendant, le nouveau dirigeant a pris les choses en main pour rattraper le retard accumulé et reprendre les devants;
Avec son programme de progression de 5 noeuds en 4 ans et la mise en place d’un service de fonderie ouvert à d’autres entreprises, Intel entend bien reprendre une place de premier plan dans la production des puces.
Son procédé Intel 18A (équivalent 1,8 nm) est au coeur d’une offensive qui doit démarrer dès cette année et prendre de court les autres fondeurs dont les techniques de gravure en 2 nm ne seront disponibles qu’à partir de 2025.
Microsoft cède au charme de l’Intel 18A
En se positionnant vite et fort sur le marché, le groupe de Santa Clara peut espérer attirer du beau monde et jouer l’heureuse alternative quand Apple cherche à s’accaparer l’essentiel des capacités de production de TSMC sur les noeuds de gravure les plus avancés.
En annonçant un accord de fonderie avec Microsoft pour produire ses processeurs et accélérateurs AI custom avec la technique Intel 18A, Intel Foundry vient sans doute de gagner ses galons comme fondeur influent sur lequel compter.
Les détails du partenariat ne sont pas connus mais l’agence Reuters souligne que le deal avec Microsoft va dans le sens d’une stratégie qui doit amener Intel devant TSMC et Samsung en termes de finesse de gravure d’ici 2025 et maintenir cet avantage en proposant rapidement, dès 2026, une technique Intel 14A (équivalent 1,4 nm), quand les techniques à un noeud de gravure similaire ne sont attendues ailleurs que vers 2027-2028.
Récupérer de gros clients pour se légitimer
La firme revoit déjà à la hausse le montant des commandes de puces passées en gravure Intel 18A, désormais attendu à 15 milliards de dollars au lieu de 10 milliards anticipés précédemment.
Intel pourrait aussi jouer du fait que TSMC ne souhaite visiblement pas faire sortir les techniques de gravure les plus avancées de Taiwan pour tenter de récupérer les investissements publics destinés à la création de nouveaux sites de production aux Etats-Unis et ailleurs.
Le groupe affirme pouvoir compter dès à présent sur quatre gros clients pour sa gravure Intel 18A et il s’est rapproché dans le même temps du britannique ARM pour s’assurer que les futures architectures de coeur pourront être facilement produites avec ses techniques de gravure.