Montblanc Summit Lite : le test complet

Montblanc Summit Lite : le test complet


Juste une mise au point. Les montres connectées ne sont pas des accessoires indispensables à nos vies numériques. Elles prolongent et diffusent la présence des smartphones, la rendant à la fois plus omniprésente et distante. Néanmoins, sauf à avoir de sacrés atouts, elles ne sont pas vitales. Même la référence du domaine, l’Apple Watch ne l’est pas. 
Ce caractère optionnel a un effet immédiat. Une montre connectée se doit de cocher quelques cases essentielles, voire de toucher à l’exceptionnel pour mériter qu’on s’y intéresse. Elle doit en tout cas d’offrir suffisamment pour qu’on pardonne quelques-uns de ses défauts. 
Or, ce facteur de forme souffre encore de nombreux travers, d’une autonomie trop mauvaise quand les fonctions sont trop nombreuses à une ergonomie douteuse, en passant par des interfaces parfois lentes ou mal pensées, sans oublier une intégration avec le smartphone souvent pas assez bonne… 
Bref, une montre connectée doit gagner chèrement sa présence à notre poignet. Voilà pour la mise au point. Maintenant, posons une question : que vaut cette Summit Lite, de Montblanc, qui vise assurément les sommets et se pare de tout le « luxe » qu’évoque son nom ?

Luxe, calme et ponctualité 

La Summit Lite n’est pas la première incursion de Montblanc dans le marché des montres connectées. La gamme offre déjà la Summit 2, plus coûteuse. Comme son nom le laisse espérer, la version Lite est plus abordable, et elle est davantage tournée vers un usage sportif. Attention toutefois, la facture est malgré tout de près de 800 euros, 795 euros pour être précis. Un prix qui pose donc une question : sa prestation est-elle luxueuse ? La réponse est presque simple : oui, et non. 

Oui, car son boîtier large et assez épais en aluminium recyclé et acier inoxydable est classique, sobre, plutôt élégant, très bien fini, avec un petit effet visuel plaisant qui joue du contraste entre les deux matériaux. Il manque peut-être de caractère, mais c’est une affaire de goût.
Montblanc décline sa montre en deux finitions : gris argenté mat ou noir mat. Nous avons testé le modèle gris, le noir semble avoir un peu plus d’attrait à nos yeux, mais c’est une fois encore une question de goût. La Summit Lite assure un sentiment de solidité, renforcé par son poids, qui la rend bien présente au poignet. En comparaison, on ne sent pas du tout une Watch, d’Apple, ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose.

Voilà pour le oui, passons au non. Non, car à l’intérieur, on trouve une configuration plutôt performante – tout est fluide, l’interface est réactive et les applications s’ouvrent assez vite en général –, mais qui est également assez datée et désormais présente dans des modèles bien moins coûteux. 

Rien du point de vue de la fiche technique n’en fait un produit luxueux ou haut de gamme. Pas le gigaoctet de mémoire vive, pas plus que le stockage de 8 Go ou le Snapdragon 3100. Son successeur, le Snapdragon 4100, disponible depuis le mois de juin 2020, aurait été du meilleur effet. Tant pis pour nous, Montblanc n’a souhaité ou pu le retenir pour sa montre.

On ne trouve rien de haut de gamme à l’intérieur, donc. Pas plus du côté du GPS, que du baromètre embarqué ou du capteur de luminosité ambiante. C’est la norme, rien de plus. 

Au dos de la montre, côté pile, on trouve un capteur cardiaque, qui vous permettra de suivre vos efforts lors d’exercices physiques – mais ne comptez pas sur un ECG, en revanche -, et les connecteurs pour la recharge, via un socle propriétaire. Il est plutôt bien pensé même s’il est en plastique.

Côté face, la Summit Lite embarque un écran tactile et circulaire AMOLED de 1,19 pouce (43 mm), protégé par un verre Gorilla. L’écran AMOLED « always on » est lisible en pleine lumière. En revanche, en plein soleil, il sera difficile parfois de lire l’écran sans l’activer. Quoi qu’il en soit, la dalle affiche des couleurs vives et contrastées, mais c’est le moins qu’on puisse attendre d’une montre de ce prix.

Montblanc profite de cet écran pour mettre en avant des cadrans personnalisés. Si vous aimez varier les plaisirs, il est même possible d’en changer quotidiennement. Esthétiques, bien que souvent classiques, ces cadrans manquent un peu de la richesse qu’offre les complications de watchOS, notamment. Surtout quand on souhaiterait accéder rapidement à une ou plusieurs applications tierces. On se confronte ici aux limites du système d’exploitation retenu.

Wear OS, un chantier en retard

Pour animer sa montre, Montblanc a pris le parti de Wear OS – non pas qu’il y ait des tonnes de choix sur le marché. Cela entraîne deux bonnes nouvelles, et quelques déconvenues. Commençons par le positif. D’une part, vous aurez accès à un beau catalogue applicatif, via le Play Store. D’autre part, vous pourrez utiliser la montre aussi bien avec un smartphone Android qu’un iPhone. Les notifications de messages, SMS et autres alertes s’affichent sans souci, et sans distinction de paroisse.
Pour que tout soit opérationnel, il faut installer une application, Wear OS. Elle sert à la synchronisation, à la configuration de base et quotidienne. C’est à peu près tout. Basique, elle fait son office mais montre ses limites sous iOS. N’espérez pas, par exemple, installer des applis depuis votre iPhone. Sous Android, la donne est évidemment meilleure, grâce au Play Store présent sur le smartphone.

Dès les premières minutes, on constate que la zone d’affichage utile est bien moins importante que sur une Apple Watch. Mais encore est-ce une question de préférence et d’habitude. 

En revanche, même si on pourra installer la plupart des applications vraiment utiles au quotidien, de Strava à Keep, en passant par Spotify, il est indéniable que Wear OS est ergonomiquement très en retard sur watchOS. 

L’absence de complications, de raccourcis, ou encore les longs défilements d’applications pour aboutir à celle qu’on cherche sont d’un autre temps. Heureusement que la couronne est assez grosse et facile à utiliser. Mais certains détails ergonomiques, ou encore la présence d’un Google Assistant qui n’assiste pas vraiment, sont autant de petits ratés difficiles à digérer sur une montre de ce prix. L’assistant de Google pourrait éventuellement fluidifier certains usages, mais le mot-clé pour l’invoquer ne fonctionne pas, et il est parfois désespérément dur de la feuille, ou affiche des messages d’erreur.

Pour solliciter l’assistant, il faudra dont maintenir enfoncée la couronne latérale. Elle est assurément le point d’interaction principale de la montre. Que ce soit pour accéder aux applications ou éteindre l’appareil. Elle sert aussi à faire défiler l’interface donc, ce qui arrive systématiquement car, comme on l’a dit, la surface d’affichage utile est assez petite, le moindre message ou SMS demande à dérouler le texte.

On constate aussi assez souvent que l’intégration entre Wear OS et cette couronne est imparfaite. Quand on sollicite Google Assistant, et qu’il affiche le résultat d’une requête, la couronne fera remonter l’interface de l’assistant. Il faut alors utiliser l’écran tactile pour faire défiler le reste du contenu du résultat de la recherche… Ce n’est pas à proprement parler calamiteux, mais juste un petit hoquet ergonomique, un raté. Et ce n’est pas le seul.

Deux autres boutons sont présents, de chaque côté de la couronne. Leur utilisation est bien plus limitée, et parfois même un peu bancale – même s’il est possible normalement de personnaliser leur fonction. Celui du dessus permet d’accéder à la carte Energie, tandis que celui du dessous ouvre la carte Cardio. Les presser une deuxième fois ne vous permettra pas de refermer les cartes appelées. A franchement parler, ils incarnent ces petites déconvenues ou points de friction au quotidien qui n’engagent pas à utiliser la montre de manière intensive, ou en tout cas sereinement.

Entre sport et bien être…

La Summit Lite est pensée pour les geeks un peu sportifs ou les jeunes actifs « qui en veulent ». En plus de l’application Google Fit, qui propose une avalanche d’activités à lancer pour mesurer vos battements cardiaques et les calories brûlées, notamment, vous pourrez bien évidemment télécharger votre application sportive préférée sur le Play Store (Strava, Nike Run Club, Freelectics, etc).

Au cours de nos différentes sorties en course à pied, nous avons toutefois constaté que le GPS de la Summit Lite met entre 30 secondes et 45 bonnes secondes pour s’initialiser quand on court sans téléphone. Ce qui est un peu long. Nous avons par ailleurs remarqué que le GPS semblait parfois un peu perdu. Sur notre première sortie, une boucle d’une dizaine de kilomètres, il lui en manquait environ quatre de retour au point de départ. Les choses se sont un peu améliorées au fil du temps mais sans jamais être parfaites.

En revanche, pour la partie capteur cardiaque, les relevés de la Summit Lite nous ont semblé plutôt fiables, même s’ils offraient toujours une différence par rapport à des battements par minutes mesurés par une ceinture cardiaque ou l’Apple Watch. C’est suffisant pour un usage informatif, la réactivité est plutôt bonne, mais pas assez pour suivre un entraînement basé sur la fréquence cardiaque.

L’offre santé et fitness de Montblanc ne se résume pas seulement à cela. Il a ajouté quatre fonctions de santé et fitness. Elles ont d’ailleurs les honneurs du cadran par défaut. Coloré, et très visuel, il montre la progression des différents critères surveillés par ces outils. Le résultat est agréable et plutôt lisible. Une incitation à réaliser des efforts ou à compléter ces objectifs pourrait être bienvenue, également. Montblanc, comme Google, ferait bien de s’inspirer d’Apple, en l’espèce.
Quoi qu’il en soit, ces outils n’ont pas pour ambition de remplacer votre application de sport préférée. Il est plutôt question de compléter un peu l’offre, à la manière de ce que fait Apple via son application Santé et sa Watch. A un détail près, toutefois, ces données ne sont pas consultables sur le smartphone jumelé, ni dans une application dédiée, ni dans Google Fit. Nous ne parlons évidemment pas de pouvoir les exporter… Cela signifie que leur usage est donc limité et qu’elles seront perdues si vous devez remettre la montre à zéro.

Quoi qu’il en soit, on trouve ainsi un Cardio Coach pour suivre ses activités, voir l’évolution de son endurance, de sa VO2Max, etc. Un autre vise à vous aider à gérer votre Stress. Sur ce point, autant les conseils, que le suivi, semblent un peu plus flottants. Mais encore pourra-t-on se dire qu’il est bon d’avoir un indicateur, même si on ne peut en juger la fiabilité, pour essayer de lutter contre ce mal moderne. 

Le troisième outil de santé est dédié à l’énergie de votre corps, la Body Energy. Elle est sensée fusionner les données des autres applications de santé de la Summit Lite pour vous donner votre niveau d’énergie à un moment de la journée. Peut-être est-ce utile pour les personnes qui viennent d’être implantées dans un nouveau corps ou qui ont totalement changé leur hygiène de vie. Mais pour une personne normalement sportive, cette fonction laisse perplexe et paraît bien souvent inutile.
Enfin, la quatrième et dernière fonction est le suivi du sommeil. Il est toujours bon de voir noir sur blanc qu’on n’a pas assez dormi, trop tardivement ou d’un sommeil de mauvaise qualité. Cette fonction est donc plutôt utile, mais évidemment, elle oblige à garder la Summit Lite au poignet, ce qui n’est pas très confortable vu sa taille et son poids.

D’autant que cela suscite également une interrogation : quand recharge-t-on la Summit Lite ? Une opération, qui, heureusement, ne prend environ qu’une heure. 

Autonomie : le jour le moins long

Vient aussi la question de l’autonomie, centrale pour qu’un produit wearable soit vraiment utile et utilisé sereinement. En l’occurrence, il n’y a pas grand-chose à sauver. Si vous vous en servez pour quelques notifications et avoir l’heure, vous devriez rentrer à la maison à temps le soir pour la mettre à charger sur son socle en plastique, frappé du logo Montblanc.

Mais dès que vous solliciterez son GPS lors d’une sortie à vélo, en courant, en randonnée, n’espérez pas avoir l’heure en début de soirée. On ne vous racontera pas toutes nos excursions, journées de repos sportives ou de travail assez intensives où on a dû finir la journée sans elle. 

Nous nous sommes livrés à un test très simple. Porter la Summit Lite à un poignet et la Watch Series 6 à l’autre pendant plusieurs jours. Elles étaient synchronisées au même iPhone, recevaient les mêmes notifications et ont enregistré les mêmes activités sportives. Par exemple, une sortie de course à pied d’une heure et deux trajets à vélo d’une trentaine de minutes… A 22h30, la Watch affichait encore 35%, tandis que la Summit Lite s’était éteinte un peu avant 19h… Un peu léger.

C’est d’autant plus rageant que si Montblanc avait embarqué un SoC Qualcomm plus récent, digne de son standing, comme le Snapdragon 4100 donc, ou mieux le 4100+, l’autonomie aurait sans doute été meilleure. Qualcomm annonçait un gain de 25% d’autonomie lors de l’introduction des 4100. Autant dire que l’expérience d’utilisation n’en aurait été que meilleure, elle aussi. Le 4100+, qui est équipé d’un coprocesseur, aurait même permis à la montre de continuer à fonctionner pour vous quand le SoC principal aurait été mis à l’arrêt pour économiser sa batterie. Sur ce point crucial, ne reste donc que des regrets… La Summit Lite fait moins bien que la Watch, qui est loin d’être la reine en la matière.



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