Une première du genre pour les industries pharmaceutiques et des sciences de la vie. C’est ainsi que Sanofi qualifiait en mai sa collaboration avec OpenAI et Formation Bio. Grâce à cette association, le labo se projette en société biopharmaceutique optimisée par l’IA à grande échelle.
Cela, c’est le résultat à l’arrivée. Des étapes sont à franchir pour y parvenir.
Et une première vient d’être opérée avec la conception d’une première solution basée sur l’IA issue de la collaboration entre les trois acteurs.
Recrutement de patients : essentiel, mais souvent lent et coûteux
Muse. C’est le nom donné à la technologie ainsi mise au point. “Outil avancé alimenté par l’IA”, il s’inscrit dans le cadre de la stratégie visant à “accélérer et améliorer le développement des médicaments”. Muse se concentre sur la phase de recrutement de patients pour les tests cliniques.
“Le recrutement des patients est un aspect essentiel, mais souvent lent et coûteux, du développement clinique”, souligne Bio Formation. La part de patients participant à des tests est estimée à moins de 10%. Et cette faible participation est un souci pour les entreprises concernées.
La finalité de Muse est donc de répondre à cette problématique sectorielle en “accélérant la stratégie de recrutement et la création de contenu, qui passent d’un délai habituel de plusieurs mois à quelques minutes seulement.”
Muse réalise des recherches exhaustives dans la documentation
Pour remplir ces fonctions, Muse va donc tirer profit des capacités de l’IA générative, et cela de plusieurs manières. Pour Sanofi et ses collaborateurs, le système va analyser de vastes corpus de documents scientifiques, mais aussi des données sur les maladies et populations de patients.
Par ce biais, Muse doit “fournir des recherches exhaustives, des opportunités stratégiques et une préparation plus rapide des stratégies de recrutement de patients”. Dans un second temps, l’assistant interviendra dans l’identification “des profils de patients optimaux”.
“Enfin, Muse génère automatiquement des documents de recrutement et des questionnaires de présélection de haute qualité, adaptés à des sous-groupes de patients spécifiques et adaptables à différents canaux, langues et styles”, détaille Bio Formation.
“Muse n’est qu’un début – l’une des nombreuses innovations en matière d’IA que nous mettons au point pour le développement de médicaments”, assure le CEO et cofondateur de l’entreprise tech pour la pharma, Ben Liu.
Sanofi teste l’IA pour des études de phase 3
Muse s’appuie sur plusieurs modèles d’IA conçus par la licorne américaine OpenAI. Ces briques sont notamment complétées par “un agent LLM” nourri aux directives de l’Institutional Review Board (IRB) et à d’autres réglementations.
Le but de l’agent est ainsi d’assurer la prise en compte des “meilleures pratiques en matière de conformité” au niveau de la génération automatique des documents. Le processus de contrôle n’est cependant pas totalement automatisé.
L’agent est combiné à l’intervention d’experts humains afin de réduire “le risque d’échecs réglementaires” et de favoriser “une progression plus fluide et plus efficace des essais” cliniques. Muse fera bientôt ses premiers pas en production.
Sanofi et Formation Bio prévoient en effet de mettre en œuvre Muse dans de prochains essais cliniques. Pour Sanofi, le déploiement initial est annoncé pour les études de phase 3 pour la sclérose en plaques (SEP).