« Ne pas agir, c’est risquer de laisser les grandes plateformes étrangères façonner notre paysage informationnel »

« Ne pas agir, c’est risquer de laisser les grandes plateformes étrangères façonner notre paysage informationnel »


Mark Zuckerberg a annoncé vouloir supprimer le fact-checking sur Meta (Facebook, Instagram et WhatsApp), afin de renouer avec l’administration Trump. En 2021, à la suite de l’assaut du Capitole, il avait pourtant banni l’ex-président des Etats-Unis de Facebook pendant deux ans. Ce revirement rappelle que la désinformation n’est plus seulement une dérive, elle est devenue un outil stratégique. Dans ce contexte, les sociétés qui administrent les « médias sociaux » laissent clairement voir qu’elles privilégient leurs intérêts économiques et politiques, au détriment de la quête de vérité et du débat démocratique.

Lors des dernières élections présidentielles américaines, des campagnes de désinformation sophistiquées ont démontré comment l’intelligence artificielle générative (IAG) peut produire en masse des contenus trompeurs, les deepfakes : discours politiques fabriqués, vidéos truquées, fausses déclarations attribuées à des figures publiques.

Ces outils, largement accessibles, transforment la désinformation en arme politique, voire géopolitique, et disposent d’une force de frappe dévastatrice. En France, une étude de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) révèle que 60 % des personnes interrogées croient à au moins une fausse information.

Dépendance préoccupante

Face à ce déni de responsabilité, il est urgent que l’Europe prenne des mesures concrètes pour protéger l’information et ses citoyens. L’intelligence artificielle (IA) peut et doit être utilisée pour combattre la désinformation, en structurant un cadre souverain et éthique, à l’opposé de ces dérives libertariennes.

L’Europe est dans une position de dépendance préoccupante : l’accès, l’analyse et la vérification de l’information reposent largement sur des efforts manuels fastidieux et dépassés. Les seules solutions technologiques disponibles sont des algorithmes et des plateformes développés par les géants de la tech américains : OpenAI, Microsoft, Meta ou X, des technologies étrangères qui répondent à des logiques commerciales.

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