Dans la grande famille des périphériques gaming, il y a les produits qui suivent la tendance, et ceux qui la créent. Chez Logitech G, la lignée « Superlight » appartient définitivement à la seconde catégorie. Depuis des années, ces modèles occupent une place à part sur les bureaux des pros comme des amateurs éclairés, en misant sur une sainte trinité immuable : simplicité, performances brutes et légèreté extrême.
La première G PRO X Superlight (SL1 pour les intimes) avait littéralement secoué le marché. Elle a imposé le standard des « moins de 63 g » à une époque où les souris étaient beaucoup plus lourdes, avec RGB excessif en supplément. La Superlight 2 (SL2) a suivi comme une mise à jour logique, corrigeant les défauts de jeunesse en apportant enfin l’USB-C et des switchs optiques-mécaniques.
Aujourd’hui, Logitech tente un pari différent. La PRO X Superlight 2c entre en jeu, et ce petit « c » a une importance capitale. Il signifie « compacte ». Autant le dire tout de suite pour éviter les malentendus : nous ne sommes pas en présence d’une Superlight 3. Il s’agit bien d’une variante de la Superlight 2, embarquant exactement la même technologie de pointe, mais compressée dans un châssis redessiné.
Sa valeur ne réside donc pas dans sa fiche technique (copié-collé de sa grande sœur), mais dans sa proposition ergonomique radicale, taillée pour les joueurs aux mains plus petites ou ceux qui ne jurent que par les prises en claw (griffe) et fingertip (bout des doigts). Est-elle la souris ultime que les « aimers » attendaient ? C’est ce qu’on va voir.
Prix et disponibilité
À sa sortie, la Logitech G PRO X Superlight 2c est proposée à 179,99 euros sur le site officiel de Logitech et chez la plupart des revendeurs. Un tarif identique à celui de la Superlight 2 lors de son lancement, ce qui confirme que la version « c » n’est pas pensée comme une alternative « budget », mais bien comme une variante ergonomique destinée à un autre public.
Logitech propose plusieurs coloris dès le lancement : noir, blanc et rose.
Un déballage qui donne le ton
L’expérience commence dès l’ouverture de la boîte. Logitech maîtrise ses codes et le positionnement tarifaire de la souris exige un service impeccable. Le packaging est sobre, efficace, sans fioritures inutiles.
À l’intérieur, on retrouve l’essentiel pour jouer dans de bonnes conditions :
- La souris (évidemment).
- Le récepteur LIGHTSPEED (indispensable pour le sans-fil haute performance).
- Un câble USB-A vers USB-C de bonne facture (souple, même s’il ne sert qu’à la charge).
- L’adaptateur d’extension pour rapprocher le récepteur du tapis de souris.
- Une trappe optionnelle recouverte de PTFE pour remplacer celle d’origine et gagner en surface de glisse.
- Des grip tapes pré-découpés.

Ce dernier point est crucial. Le fait que Logitech inclue ces adhésifs texturés directement dans la boîte est un aveu implicite, le revêtement de base ne conviendra pas à tout le monde, mais c’est surtout une attention bienvenue qui évite un achat supplémentaire.
Design et ergonomie : 51 grammes de (presque) perfection
Le premier contact physique avec la Superlight 2c est saisissant. On a beau s’y attendre, soulever 51 grammes reste une expérience troublante pour le cerveau. C’est 9 grammes de moins que la SL2 standard (60g). Cela peut sembler dérisoire sur le papier, mais en main, c’est une réduction de 15 % du poids total.

Sur le segment ultra-compétitif des FPS (First Person Shooters), où chaque micro-ajustement compte, cette différence est immédiate. La souris devient une extension naturelle de la main, supprimant presque toute inertie lors des mouvements brusques.
Un format qui divise
La 2c conserve l’ADN esthétique de la gamme : une forme symétrique, sobre, sans angles agressifs. Cependant, le volume global est considérablement réduit.
Si vous avez des mains petites à moyennes, c’est le bonheur. La souris se loge au creux de la paume sans forcer. Si vous êtes un adepte du Fingertip Grip (tenir la souris uniquement du bout des doigts sans toucher la paume) ou du Claw Grip agressif, la 2c est probablement l’une des meilleures formes du marché actuel. Elle laisse énormément d’espace pour les micro-ajustements verticaux dans la main.

En revanche, si vous avez de grandes mains et que vous jouez en Palm Grip (la main totalement à plat sur la souris), fuyez. Vos doigts dépasseront à l’avant et vous allez rapidement ressentir des crampes. Pour vous, la Superlight 2 classique reste le choix roi.
Finition et revêtement
Le revêtement est identique à celui de sa grande sœur : un plastique mat, très légèrement caoutchouté au toucher. C’est qualitatif et cela évite l’aspect « plastique bon marché » de certaines concurrentes ultra-légères.
Cependant, ce revêtement a ses limites. Si vous avez les mains sèches ou, à l’inverse, très froides, la souris peut devenir une véritable savonnette. C’est là que les grip tapes fournis prennent tout leur sens. Une fois installés, le problème disparaît, mais on perd un peu de l’esthétique épurée du produit.
On notera aussi la rigidité structurelle impressionnante. Malgré l’absence de coque alvéolée, la souris ne craque pas, ne plie pas sous la pression. C’est du solide, signé Logitech.
Les boutons : l’excellence côtoie le moyen
C’est souvent sur les clics que l’on juge une souris haut de gamme. Ici, le bilan est contrasté, oscillant entre l’innovation géniale et le détail frustrant.
Clics principaux : la révolution LIGHTFORCE
Sous les boutons gauche et droit, on trouve les switchs hybrides LIGHTFORCE. L’idée est de combiner le meilleur des deux mondes avec de l’optique pour la vitesse et la fiabilité et la mécanique pour la sensation tactile.
Le résultat offre des clics incroyablement nets, vifs et réactifs. Dans un duel sur Valorant ou Counter-Strike 2, c’est un régal. On sent exactement quand le tir part.

Mais il y a un « mais » et ces clics peuvent paraître assez bruyants, avec une résonance un peu métallique. En cas d’utilisation intensive sans casque, cela peut agacer votre entourage. De plus, ils sont un poil plus rigides que des switchs mécaniques classiques. Si vous aimez les clics ultra-légers et « spammables » pour les MOBA (type League of Legends), ce n’est peut-être pas le feeling idéal, bien que l’on s’y habitue vite.
Les boutons latéraux : le talon d’Achille
C’est ici que la déception pointe le bout de son nez. Autant les clics principaux sont premium, autant les boutons latéraux semblent avoir été un peu négligés.
Le constat est sans appel : c’est un peu « bof ». Ils sont fonctionnels, certes, mais ils souffrent d’une course à vide avant l’activation du switch assez marqué. Cela leur donne une sensation « pâteuse » ou spongieuse. Quand on presse le bouton en pleine action pour lancer une grenade ou construire un mur sur Fortnite, on n’a pas ce retour sec et immédiat qu’on est en droit d’attendre à ce niveau de prix. C’est le seul véritable point noir matériel de cette souris.
La molette
Rien à signaler de ce côté, et c’est une bonne nouvelle. La molette est crantée juste ce qu’il faut, silencieuse et le clic molette est ferme sans être dur. Logitech a gardé la recette qui marche.
Sous le capot : une bête de course technologique
Si l’extérieur a changé, l’intérieur est une démonstration de force. La 2c n’est pas une version « Lite » au rabais, c’est un monstre de puissance miniaturisé.
Au cœur de la souris bat le capteur HERO 2 et ses chiffres donnent le tournis. Il grimpe jusqu’à 44 000 DPI, avec un suivi capable de dépasser les 888 IPS (pouces par seconde) et de supporter des accélérations de plus de 88 G.

Ces chiffres ciblent les joueurs les plus exigeants et, soyons honnêtes, aucun humain n’est capable de faire décrocher ce capteur. Que vous fassiez des mouvements lents de précision ou des grands gestes brusques sur tout votre tapis, le suivi est pixel-perfect. Il n’y a aucun lissage, aucune accélération parasite, aucun filtrage. C’est brut, c’est propre. C’est le genre de capteur qui vous enlève l’excuse du « c’est la faute de la souris » quand vous ratez votre tir.
La connexion LIGHTSPEED : la course aux Hertz
C’est le grand champ de bataille actuel : le taux de rapport (polling rate). Le standard industriel est de 1 000 Hz et la Superlight 2c, grâce à sa connexion sans fil LIGHTSPEED, est capable de monter jusqu’à 8 000 Hz.
Sur le papier, c’est impressionnant et cela réduit la latence de quelques millisecondes. En pratique, c’est un argument marketing à double tranchant et cette fréquence assure une fluidité de curseur théoriquement supérieure sur les écrans à très haute fréquence (360 Hz et plus). L’inconvénient est que cela demande beaucoup de ressources processeur (CPU) à votre PC, et surtout, cela dévore la batterie.
La plupart des joueurs se caleront, sans doute, sur 2 000 Hz ou 4 000 Hz. C’est le « sweet spot » qui offre une réactivité parfaite sans mettre votre PC à genoux. Le 8 000 Hz relève, pour l’instant, de la démonstration technologique plus que de la nécessité absolue.
Autonomie et glisse : la réalité du terrain
L’autonomie annoncée est de 95 heures. C’est excellent… si vous restez en 1 000 Hz. Dès que l’on active les modes hautes performances, la chute est vertigineuse.
Comptez environ 30 à 35 heures à 4 000 Hz et autour de 15 à 16 heures d’autonomie à 8 000 Hz. C’est le prix à payer pour la performance.
Heureusement, la souris se recharge enfin via USB-C (adieu le micro-USB archaïque de la première génération !). De plus, elle reste compatible avec la technologie POWERPLAY de Logitech, ce tapis de souris qui recharge le périphérique par induction pendant que vous jouez. Une solution onéreuse, mais qui offre le confort ultime du « zéro fil, zéro charge ».

Ça glisse comment ?
Pour les patins, Logitech reste conservateur avec du PTFE pur, sans additif. Ils sont larges et offrent une glisse que l’on qualifiera d’équilibrée. Les puristes absolus voudront peut-être les remplacer par des patins tiers pour gagner un peu de vitesse, mais en sortie de boîte, la 2c fait le travail sans sourciller.
Logiciel : G HUB, le passage obligé
Pour piloter ce bolide, il faut installer Logitech G HUB. Le logiciel traîne une réputation mitigée, souvent qualifié d’usine à gaz. Il faut admettre qu’il s’est amélioré.
L’interface est moderne et permet de gérer finement tous les paramètres :
- Attribution des touches (macros).
- Réglage des DPI par paliers.
- Gestion du taux de rapport (Hz).
- Mise à jour du firmware.
Une fonctionnalité intéressante pour ceux qui changent de souris : la possibilité de calibrer le capteur pour qu’il « imite » le ressenti de votre ancienne souris. Gadget pour certains, rassurant pour d’autres qui ont peur de perdre leur mémoire musculaire.
On apprécie aussi le mode « mémoire intégrée » qui permet d’enregistrer vos réglages dans la souris, puis de désinstaller le logiciel si vous ne voulez pas qu’il tourne en arrière-plan.
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