Le premier vol commercial de la fusée Ariane 6 est prévu avant la fin de l’année et Arianespace dit avoir réglé le problème d’allumage de l’APU de l’étage supérieur qui avait affecté le premier vol d’essai. Jusqu’à présent, il s’agissait du seul défaut du nouveau lanceur européen.
La prochaine fois que la fusée Ariane 6 décollera, elle ne devrait plus rencontrer la même anomalie du 9 juillet. Deux mois après son premier lancement, le groupe de travail qui devait enquêter sur l’erreur d’allumage du propulseur de l’étage supérieur a rendu son verdict, et découvert la raison qui avait conduit au dysfonctionnement de l’APU (groupe auxiliaire de puissance) en charge de réveiller le pour la troisième fois de la mission le moteur Vinci.
Selon les résultats publiés par ce Task Force composé de représentants de l’agence spatiale européenne (ESA), du Centre national d’études spatiales français (CNES), d’ArianeGroup et d’Arianespace, une seule mesure de température « dépassait une limite prédéfinie ». Elle aurait conduit à l’anomalie lors du processus de désorbitation, deux heures et demi après le départ d’Ariane 6 depuis la base de Kourou en Guyane française.
Ce moteur Vinci, le troisième à propulser Ariane 6 après les deux boosters et le moteur Vulcain du premier étage, devait à la fois permettre de gagner en vitesse, de corriger la trajectoire de l’étage, puis de perdre en vitesse afin de retomber sur Terre. Au troisième allumage, pour le processus de désorbitation, Arianespace n’a pas réussi à rallumer le moteur Vulcain, que la société perdait définitivement en orbite. Son entrée dans l’atmosphère se fera naturellement avec la force gravitationnelle, et pourrait prendre 20 ans.
Pour le rallumer, la fusée Ariane 6 comptait sur un petit APU, permettant de plaquer le carburant liquide au fond des réservoirs, afin de simuler de la gravité, absente en orbite. Une condition nécessaire pour que le moteur Vinci puisse s’alimenter correctement, sans dysfonctionnement. Malheureusement, dans la procédure de rallumage, Ariane 6 aurait donc rencontré une surchauffe et l’arrêt de la procédure informatique pour le fonctionnement de l’APU.
Un correctif avant de révéler au public le problème
Selon le Task Force, la séquence de refroidissement de l’APU a été modifiée, et les ingénieurs de la fusée seraient actuellement en train de tester le nouveau système informatique corrigé. Néanmoins, à la fin de l’année, Ariane 6 ne devrait pas avoir besoin de l’utiliser tant ses premières missions commerciales n’ordonneraient pas de rallumer à trois reprises le moteur Vinci de l’étage supérieur.
Tout de même, corriger une telle anomalie était nécessairement urgent : à la fois pour démontrer la réussite du lanceur européen, et respecter les objectifs de limitation des débris spatiaux en orbite basse. Une correction que l’on peut donc applaudir, même si dans la presse spécialisée, certains reprochent déjà aux équipes de ne pas avoir rendu leur verdict plus tôt. Le Task Force aurait en effet attendu d’obtenir un correctif avant d’évoquer les raisons de cette anomalie, qui aurait été découverte il y a plus de deux semaines, à la fin du mois d’août.
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Source :
European Spaceflight