Les monnaies virtuelles telles que le Bitcoin ont contribué à démocratiser les technologies de blockchain mais leur décentralisation n’en permet aucun contrôle, créant des variations de cours très fortes (dans un sens comme dans l’autre) et de l’incertitude.
Les gouvernements mondiaux tendent donc à vouloir créer une monnaie numérique exploitant ces innovations tout en conservant un certain contrôle pour assurer une stabilité de cours. On pourrait donc croiser d’ici quelques années un e-yuan, un dollar virtuel ou bien un euro numérique qui vient d’entrer dans une deuxième phase de test.
Annoncée par le Gouverneur de la Banque de France, elle va expérimenter des technologies et scénarios pour fair de l’euro numérique aussi bien une MNBC (monnaie numérique de banque centrale) de gros entre banques centrales qu’une MNBC de détail.
Rassurer sur le principe de la MNBC
Il s’agira donc de valider les techniques mises en avant lors de la première phase de test et de voir comment les intégrer aux infrastructures existantes, en attendant la généralisation de leur usage.
Alors que les banques commerciales craignent de se voir écartées, le Gouverneur de la Banque de France assure qu' »il doit exister un interopérabilité entre les deux : d’une part, les technologieques du registre distribué ne sont pas encore suffisamment matures pour traiter des volumes de transactions importants et par conséquent, elles ne remplaceront pas les systèmes conventionnels du jour au lendemain ; elles viendront plutôt les compléter. Les systèmes centralisés et distribués devront par conséquent coexister de manière sûre et efficace« .
Face à ces nouvelles technologies capables de bouleverser le secteur bancaire, il s’agit donc de prendre des gants. : « la principale raison d’être d’un euro numérique est donc la préservation du rôle de la monnaie publique dans une économie numérique » en garantissant du même coup souveraineté monétaire et autonomie stratégique.
Côté grand public, il s’agit de fournir un nouveau moyen d’échange moderne et couvert par les garanties d’une monnaie de banque centrale (ce que ne peuvent proposer les monnaies virtuelles actuelles) qui pourrait à terme remplacer le billet de banque dans les échanges courants. L’euro numérique pourrait commencer à devenir concret d’ici 2023 ou 2024.