« ChatGPT continue d’halluciner – et même OpenAI ne peut l’arrêter. » None of Your Business (NOYB, « ce ne sont pas vos affaires »), une association autrichienne militant pour la protection de la vie privée, a annoncé le dépôt d’une plainte contre le programme star d’intelligence artificielle (IA) générative, selon un communiqué publié sur le site de l’organisation, lundi 29 avril.
Ce type d’outils « inventent régulièrement des réponses », rappelle NOYB. Quand elle a, par exemple, interrogé ChatGPT sur la date de naissance de son fondateur, Max Schrems, l’agent conversationnel « a systématiquement donné une fausse information » au lieu de reconnaître qu’il ne savait pas.
« Si un système ne peut fournir des résultats corrects et transparents, il ne saurait être utilisé pour générer des données sur des individus. La technologie doit se plier à la loi, et non l’inverse », insiste l’avocate Maartje de Graaf, citée dans le communiqué. C’est tout simplement « inacceptable », selon NOYB, qui rappelle que le Règlement général européen sur la protection des données (RGPD) dispose l’obligation d’exactitude.
D’autant que l’entreprise OpenAI « a refusé la requête du plaignant de corriger ou d’effacer l’erreur, affirmant que c’était impossible ». Elle n’a pas non plus répondu à sa demande d’accès aux données le concernant et aux sources d’information, en violation là encore de la loi, argue l’organisation.
Multiplication des procédures
Dans sa plainte, l’association NOYB, devenue depuis sa création, en 2018, la bête noire des grands groupes de la tech, demande à l’Autorité autrichienne de protection des données d’ouvrir une enquête et d’imposer une amende à la société californienne.
Apparu en novembre 2022 et financé par Microsoft, ChatGPT a été pris d’assaut par des utilisateurs impressionnés par sa capacité à livrer des dissertations, poèmes ou traductions en quelques secondes.
Mais devant les risques, des procédures ont été lancées dans plusieurs pays. L’Italie a temporairement bloqué le programme en mars 2023, tandis que la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a commencé en France l’examen d’une série de plaintes.
Un groupe de travail européen a également été mis en place pour favoriser la coopération entre les pays. « Reste à voir où cela va nous mener », commente NOYB, sceptique pour le moment face aux efforts des autorités pour réguler l’intelligence artificielle.