Il n’y a pas si longtemps, Nvidia cherchait à racheter l’entreprise britannique ARM pour 40 milliards de dollars. Sous la pression des régulateurs et du fait de la nature stratégique de sa propriété intellectuele, l’acquisition a été abandonnée.
Pour démontrer sa bonne foi et ses ambitions, Nvidia avait dévoilé un CPU ARM Nvidia Grace dédié à des produits IA pour datacenters et promettait de déployer toute une gamme de composants ARM.
A défaut de mettre la main sur l’entreprise, désormais cotée en Bourse, Nvidia semble avoir poursuivi son idée et préparerait maintenant des processeurs ARM destinés à des PC Windows.
Fin d’exclusivité, arrivée de nouveaux acteurs
L’information, non confirmée par l’intéressée, vient de Reuters et a fait bondir le cours de Nvidia après sa diffusion. La même source relève que AMD pourrait avoir une approche similaire et la raison en est simple.
Depuis plusieurs années, Qualcomm et Microsoft ont travaillé ensemble pour développer des solutions ARM capables de faire tourner Windows. L’accord était exclusif mais il arrivera à son terme en 2024.
Cela ouvre donc des perspectives à la concurrence à partir de 2025 et Microsoft a déjà commencé à encourager d’autres acteurs que Qualcomm à proposer leurs propres processeurs ARM.
Si Nvidia a amorcé sa mue vers ARM, AMD est restée fidèle à l’architecture x86 jusqu’à présent. Toutefois, l’entreprise a déjà indiqué par le passé qu’elle pourrait s’intéresser à ARM en fonction des évolutions du marché.
Le PC portable ARM, nouvelle tendance ?
Or, outre les efforts de Microsoft pour porter Windows sur ARM, les Mac et MacBook d’Apple ont basculé des processeurs x86 Intel vers des solutions maison Apple Mx sous ARM depuis 2020 avec un certain succès, démontrant que ces machines n’avaient rien à envier aux PC x86.
Le contexte est donc en train d’évoluer en faveur de l’émergence de PC portables ARM (en attendant éventuellement des PC de bureau) et ni Nvidia ni AMD ne comptent laisser Qualcomm profiter seule de l’opportunité.
Qualcomm va présenter cette semaine ses nouvelles puces premium pour smartphones mais aussi une nouvelle plate-forme Snapdragon X Elite pour PC portables utilisant des coeurs Oryon dédiés et censés apporter enfin des performances de premier plan.
Tout ceci risque évidemment de ne pas faire les affaires d’Intel et son architecture x86. Il reste à voir si les nouvelles gravures (7 nm et plus bas) et architectures en chiplets (Meteor Lake, Arrow Lake…) seront suffisantes pour contrer un mouvement vers ARM qui prend de l’ampleur.