Le 20 novembre dernier, à la Maison de la Mutualité, OVHcloud a prouvé qu’il n’était plus un simple hébergeur. Entre ordinateur quantique en service managé et IA de rupture, le champion européen change de dimension.
C’était l’effervescence des grands jours à la Maison de la Mutualité ce 20 novembre 2025. Pour sa 12e édition, l’OVHcloud Summit n’a pas seulement servi de vitrine technologique ; c’était une démonstration de force politique et industrielle. Octave Klaba, revenu aux manettes opérationnelles, a martelé un message clair : l’Europe ne doit plus subir la tech, elle doit la fabriquer. Fini le complexe d’infériorité face aux géants américains. Avec un chiffre d’affaires qui a franchi le cap symbolique du milliard d’euros, le groupe roubaisien ne joue plus en défense, mais passe à l’attaque sur les terrains les plus futuristes : le quantique et l’IA agentique.
Le quantique sort (enfin) des labos
C’est l’une des annonces fortes à retenir : le quantique n’est plus de la science-fiction réservée aux universitaires, c’est désormais un produit du catalogue. OVHcloud a officiellement lancé son offre Quantum-as-a-Service (QaaS), permettant à n’importe quelle entreprise de louer de la puissance de calcul quantique à la demande.
Le coup de maître est un partenariat serré avec la pépite française Pasqal. Dès aujourd’hui, les clients peuvent accéder à l’unité de traitement quantique (QPU) Orion Beta de 100 qubits, basée sur la technologie des atomes neutres. On est loin des simples émulateurs puisqu’il s’agit de vrai hardware, accessible via le cloud, pour simuler des molécules ou optimiser des portefeuilles financiers.
Et OVHcloud ne compte pas s’arrêter là. La feuille de route est agressive : huit systèmes quantiques seront intégrés d’ici fin 2027, dont sept situés en Europe. « Rendre notre ordinateur quantique disponible via OVHcloud représente une étape majeure vers la souveraineté numérique européenne. Cela garantit que l’informatique quantique, du matériel au cloud, peut être développée, déployée et opérée entièrement en Europe », précise Loïc Henriet, CEO chez Pasqal. OVHcloud veut être le hub européen de cette révolution.
IA : le pari de l’inférence et de la confidentialité
Sur l’intelligence artificielle, l’entreprise française refuse de jouer le jeu du « moi aussi » en essayant de copier bêtement OpenAI. La stratégie consiste à s’attaquer au goulot d’étranglement de l’IA, le fameux « mur de la mémoire ».
Pour cela, le groupe a dégainé un partenariat inattendu avec SambaNova Systems. Oubliez la domination sans partage de Nvidia, OVHcloud déploie des Reconfigurable Dataflow Units (RDU), des puces spécifiquement conçues pour l’inférence (l’utilisation des modèles) plutôt que pour leur entraînement. Pourquoi c’est important ? Parce que ces puces permettent de faire tourner des modèles massifs avec une latence quasi nulle et une grande efficacité énergétique. C’est la brique manquante pour passer de l’IA générative « gadget » à l’IA industrielle capable de gérer des millions de requêtes en temps réel.
De plus, avec ses nouveaux AI Endpoints, OVHcloud joue sa carte maîtresse : la confidentialité. Contrairement aux modèles publics américains qui aspirent vos données pour s’entraîner, OVHcloud garantit que vos données restent vôtres. Un argument qui pourrait faire mouche auprès des banques et des hôpitaux.
OmisimO et SHAI : de nouveaux collègues virtuels
L’autre grande tendance, c’est l’avènement des « jumeaux numériques professionnels ». OVHcloud a levé le voile sur l’intégration de SHAI, un agent de codage autonome, au sein de son interface OmisimO.
Concrètement, on ne parle plus d’un simple chatbot qui répond à des questions, mais d’un agent capable d’exécuter des tâches complexes, de coder et d’orchestrer des processus. C’est la vision de l’IA « agentique », des assistants qui travaillent à vos côtés pour automatiser la routine.
La confiance, nouveau standard industriel
Au-delà de la tech pure, ce Summit 2025 a validé la stratégie de la « zone de confiance » (Trusted Zone) du groupe. La preuve par l’exemple est la signature d’un contrat majeur avec LCH SA, la chambre de compensation du London Stock Exchange.
Qu’une institution financière systémique, qui gère les risques des marchés mondiaux, confie ses workloads à OVHcloud est un signal fort. Cela tend à valider la robustesse de l’infrastructure et la pertinence du modèle 3-AZ (trois zones de disponibilité), qui s’étend désormais à l’Allemagne avec une nouvelle région à Berlin.
Ce Summit 2025 marque une rupture et OVHcloud entend proposer une véritable alternative : une tech européenne, performante, et surtout, libre.
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Source :
OVHCloud