Les trottinettes électriques sont de plus en plus puissantes, confortables, mais pas souvent plus compactes. Elles auraient d’ailleurs plutôt tendance à se bodybuilder. Pure Electric tente de prendre le contrepied de ces tendances en proposant son Advance Flex.
Ce modèle présente la particularité de se plier en quatre. Là où une fermeture classique se limite à la potence, l’Advance Flex casse aussi sa partie basse en deux. Elle se glisse alors aisément dans un coffre ou derrière une porte.
Au-delà de sa praticité, l’Advance Flex est bien équipée avec un moteur de 500 Watts et une autonomie de 40 km, sur le papier. Un joli combo pour une trottinette de 16 kg. Reste à voir si les performances annoncées sont à la hauteur et si son utilisation au quotidien est pratique.
Une trottinette qui se plie et se replie
C’est l’argument massue de cette trottinette électrique. La plupart de ses semblables ne se plient qu’à la base de leur potence. De fait, leur longueur encombre toujours, ainsi que leur guidon, de plus en plus large.
À l’opposé, l’Advance Flex permet de plier ses poignées sur sa potence, à la manière des E-Twow ou L-Trott. Télescopique, sa potence se réduit de moitié. Ses marchepieds se relèvent, autorisant l’actionnement du verrouillage de son châssis qui se casse alors en deux parties à ramener l’une sur l’autre.
Au bilan, de 108 x 60 x 104 cm, on passe à un volume réduit à 57 x 30 x 62 cm. Une prouesse d’autant plus gratifiante qu’aucun des axes mobiles de la trottinette ne supporte le moindre jeu après une centaine de kilomètres parcourus à son bord.
L’Advance Flex mise sur les finitions
Outre l’aspect pratique, Pure Electric apporte un soin particulier à la finition de l’Advance Flex. Si elle ne présente aucun jeu dans ses articulations, ses soudures sont aussi propres et l’on ne croise qu’un seul câble apparent, celui du frein qui disparaît rapidement dans la potence. Les roues sont protégées par de larges garde-boue. À l’avant, il est proche du pneu et des feuilles d’automne peuvent venir s’y loger. Dans son ensemble, l’Advance Flex respire la solidité et la robustesse malgré sa conception pliable.
Une trottinette qui se conduit comme une gyroroue
Nulle plateforme sur la gamme Advance de Pure Electric. Que ce soit l’Advance Flex ou ses sœurs non pliables, toutes optent pour une position de conduite innovante avec deux marchepieds repliables disposés de part et d’autre du châssis cylindrique contenant la batterie.
Cela a pour effet direct de changer totalement la manière dont se pilote cette trottinette électrique. C’est déstabilisant au début, mais il faut démarrer comme avec une gyroroue, à savoir avec un seul pied dessus. La vitesse permet de trouver l’équilibre. Une fois en mouvement, on contrôle bien évidemment la direction avec le guidon, mais il est aussi possible de jouer dessus en pesant sur l’un ou l’autre des marchepieds. Une sensation similaire à celle d’une gyroroue.
L’addition de ces deux techniques offre un bien meilleur contrôle de la trajectoire et surtout d’être bien plus agile et réactif dans les changements de direction. D’expérience, un vrai plus pour éviter un nid de poule au dernier moment, par exemple.
Tableau de bord
Le guidon de l’Advance Flex accueille un large écran central. S’y affichent la vitesse, l’autonomie restante, les feux, le mode de conduite sélectionné et les clignotants.
Ceux-ci sont disposés à côté de la poignée gauche et tombent facilement sous le pouce. Ce sont deux boutons et on aurait préféré une commande gauche/droite, comme sur la Segway Ninebot Max G2, testée par nos confrères du JDG. Là, il est trop facile de se tromper entre le gauche situé en haut et le droit placé en dessous.
La sonnette vient sous la forme d’une gâchette fixée au-dessus du frein. Elle tombe naturellement sous l’index. Ne manque plus qu’à cette trottinette électrique un capteur de pression des pneus (disponible sur la Xiaomi Electric Scooter 4, bien moins chère).
Un confort de conduite tout à fait relatif
Compacte, assez légère pour ses prestations, l’Advance Flex ne brille pas vraiment par son confort de conduite. Oubliez le pilotage sur coussin d’air, elle ne dispose d’aucune suspension. Seuls les pneus peuvent amortir les aspérités de la route. De 10 pouces de diamètre, ils sont tubeless, soit sans chambre à air. La crevaison ne fait donc pas partie des défauts de cette trottinette.
Difficile d’être à l’aise sur une route dégradée ou des pavés. Si l’on ne s’éloigne pas de l’asphalte, tout va bien. Autre point à relever, sa garde au sol est basse. Elle est à 7,5 cm du sol, soit 1,5 centimètre de moins que la Xiaomi 4, par exemple. Elle peut frotter lors du passage de certains trottoirs.
La position de pilotage est, quant à elle, intéressante. On ne s’y tient pas droit comme un I, mais plutôt penché vers l’avant. En cause, le placement des pieds, plus en arrière de la trottinette. Cela a pour avantage de garder l’avant cloué au sol. Une bonne idée puisque l’Advance Flex est une propulsion.
Pure Control, freinage, clignotants, lumières, presque un sans-faute sur la sécurité
La position de conduite arqueboutée de l’Advance Flex est à double tranchant. Dans le cas d’un freinage d’urgence en descente, elle vient porter tout le poids sur la roue avant, sur laquelle est fixé le frein à tambour de l’Advance Flex. De fait, on peut se faire peur avec une trottinette qui a tendance à cabrer de l’arrière. La technique consiste à contrebalancer cet effet en déportant son poids.
Un second frein, régénératif, est contenu dans la roue arrière de l’Advance Flex. Couplé au frein mécanique, il assure un arrêt de 25 à 0 km/h en 4,2 m, une donnée plutôt bonne en comparaison des modèles de Xiaomi qui sont plutôt au-delà de 5 m, par exemple.
Pure Electric a dessiné une trottinette électrique haut de gamme et l’équipe en conséquence. On a droit à des catadioptres sur les flancs et à l’avant, complétés par des lumières à l’avant et à l’arrière, très visibles. Au nombre de trois sur cette partie, deux d’entre elles sont contenues dans les repose-pieds servent également à afficher les clignotants, à la manière des certaines automobiles.
L’ensemble de ces éléments nous font vraiment sentir en sécurité à bord. Ce guidon offre d’ailleurs un excellent maintien avec ses 60 cm de large.
Juste en dessous, la potence contient une technologie propriétaire très intéressante. Nommée Pure Control, elle consiste en un système à ressort qui redresse en permanence le guidon en position droite. Ca à l’air de rien, mais lorsque l’on passe un nid de poule, par exemple, le risque que la direction soit perdue est largement réduit, le ressort opposant sa résistance. Les chutes sont plus aisément évitées. Bon point.
Un moteur puissant pour de bonnes reprises
Pure Electric équipe l’ensemble de sa gamme Advance de la même motorisation : 500 Watts et 710 Watts en crête. Avec ses 16 kg, la Flex profite d’une accélération somme toute confortable. 7 secondes suffisent pour passer de 0 à 25 km/h, la vitesse maximale autorisée en France.
D’ailleurs, précisons en aparté que la bride de Pure Electric n’est pas logicielle, contrairement à d’autres marques comme Xiaomi ou Segway, mais matérielle. Le client qui voudrait débrider sa trottinette électrique doit en passer par le changement de son contrôleur.
Les reprises sont satisfaisantes pour se faufiler dans le trafic en l’absence de piste cyclable, mais on n’est pas non plus au niveau d’une Ninebot Max G2. Pure Electric mise plus sur la sécurité et la praticité que sur les performances brutes.
Et quand il s’agit d’attaquer une côte, l’Advance Flex répond présent. Jusqu’à 15%, elle maintient sa vitesse maximale. Ajoutons que même sur route dégradée elle file à 25 km/h si on lui demande.
Une autonomie correcte, mais une charge longue
Pure Electric avance 40 km d’autonomie. Comme il le rappelle, cela “dépend du poids du conducteur, des côtes gravies, de l’état de la route et du temps qu’il fait.” Nous effectuons nos mesures sur un parcours type de 11,1 km, par temps humide, avec un pilote de 75 kg et en mode Sport. Ce tracé comprend quelques côtes légères, des parties dégradées, du chemin blanc, mais en majorité de l’enrobé lambda.
Dans cette configuration proche d’une utilisation classique, il nous reste 49% d’autonomie à l’arrivée. En extrapolant, on parvient à 22 km, ce qui colle avec la batterie de 345 Wh installée dans la Flex. C’est suffisant pour des déplacements urbains ou en usage multimodal. En tout cas, la Flex n’est pas vraiment taillée pour l’extra-urbain.
Concernant la recharge, on accède à un port de charge sur le flanc droit de la trottinette. Comptez 6 heures pour passer de 0 à 100 %, ce qui n’est pas très rapide. L’idéal est de rester au-dessus des 20 % pour optimiser la vitesse de charge.
L’application Pure est sobre, beaucoup trop sobre
Pure Electric associe ses trottinettes électriques à une application propriétaire disponible sur iOS et Android. Elle est particulièrement sobre, peut-être trop puisqu’elle se limite à l’essentiel. Un tableau de bord affichant la vitesse, l’autonomie et les clignotants accueille l’utilisateur.
Trois fonctions s’affichent sur sa partie basse pour activer le régulateur de vitesse, actionner le phare avant (disponible aussi en pressant rapidement le bouton physique de la Flex) et verrouiller la trottinette. Si cette option est sélectionnée, la trottinette bloque ses deux roues. Impossible de la déplacer en roulant.
Mais c’est tout et c’est un peu court. Il manque un système de géolocalisation, la possibilité d’éteindre les phares arrière et pourquoi pas également l’effet du frein régénératif couplé au compteur de vitesse. Durant notre test, nous n’avons utilisé cette application que pour prendre quelques captures. Dommage.