On a testé… « Paper Mario. La porte millénaire », un remake aux allures de beau livre d’images

On a testé… « Paper Mario. La porte millénaire », un remake aux allures de beau livre d’images


Du papier recyclé qui a pourtant l’air tout neuf. Paper Mario. La porte millénaire, disponible le 23 mai sur Switch, est une restauration minutieuse d’une aventure du plombier moustachu sortie il y a vingt ans. Son univers constitué – comme le titre de la série l’indique – de feuilles de papier et de pliages est dépoussiéré de fond en comble. Adieu les couleurs ternes, les animations simplistes et les coups de crayons baveux de cette suite du Paper Mario originel sortie sur GameCube… Ce remake offre désormais le plus beau des livres d’images.

D’ailleurs, à la manière du Blanche Neige de Walt Disney (grande source d’inspiration du créateur de Mario, Shigeru Miyamoto), l’introduction s’ouvre alors que nous plongeons dans les pages d’un lourd grimoire.

Notre retour dans ce monde de papier s’accompagne immédiatement d’une pensée pour l’héritage vidéoludique de la série : de Pentiment, façon manuscrit du début de la Renaissance, au prometteur Le Vaillant Petit Page, dont l’action commence dans un livre pour enfants, en passant par Wyldermyth, où des personnages de papier sont découpés d’un manuel de jeu de rôle… Nombreux sont les jeux qui, depuis, se déroulent dans les pages d’un livre.

Une histoire qui prend son temps

Les évolutions visuelles de 2024 ne viennent pas bouleverser l’histoire du jeu de 2004. Nous devons aller à la rescousse de la princesse Peach qui a (encore) été enlevée. Le héros, mince comme du papier à cigarette, a pour seul indice une carte qui le conduit dans un repaire de margoulins nommé Port-Lacanaïe, sous lequel est dissimulée la fabuleuse « porte millénaire ».

La formule est celle d’un jeu de rôle à la sauce Nintendo : tandis qu’il explore cette contrée exotique, le joueur va être amené à engager la conversation avec de nombreux personnages, à remplir son inventaire dans des échoppes, et à engager des combats au tour par tour avec des ennemis rencontrés sur notre chemin – combats à l’issue desquels il engrangera les points d’expérience.

Le sémillant Mario prend son temps. Les dialogues sont nombreux, les compagnons de route le rejoignent au compte-gouttes et les passages dans les menus sont réguliers. Puis, au fil de ses pérégrinations, le récit digresse et multiplie les surprises : il y a toujours une idée nouvelle, un rebondissement ou un personnage farfelu qui nous attend au prochain chapitre.

Des combats sur les planches d’un théâtre

Chaque rencontre avec un adversaire au cours de notre exploration s’accompagne de l’irruption d’une pièce de théâtre. Ce sont sur ses planches que se jouent les combats au tour par tour, très divertissants et un brin stratégiques. La victoire requiert d’évaluer les forces et les faiblesses de l’adversaire et de se plier à des actions contextuelles (ou quick time events) qui mettent nos réflexes à l’épreuve. Ils exploitent aussi la présence du public qui, charmé par nos coups réussis, nous récompensent avec des points spéciaux ou, dans le cas contraire, désertent la salle.

C’est ce genre de mise en scène exubérante qui fait de Paper Mario. La porte millénaire un jeu baroque. Un monde de papier qui assume avec panache ses propres artifices, clamant haut et fort que tout n’est que façade et comédie.

Chaque combat se déroule sur scène devant un public (ici peu nombreux) dont les applaudissements ont un rôle capital.

Réclamée de longue date par les fans, la relecture de ce titre majeur de la GameCube est des plus respectueuses. Les rares ajouts sont d’abord destinés à fluidifier l’expérience et un peu de contenu additionnel n’intervient que très tardivement.

Si ce vingtième Mario du catalogue de la Switch ne joue donc pas la carte de la nouveauté, il est proposé à un moment opportun pour le constructeur japonais. La console hybride est en fin de vie, et ses équipes sont affairées sur les projets de sa nouvelle console, dont on aura plus de nouvelles d’ici à mars 2025. D’ici là, le chef-d’œuvre des Paper Mario est assez généreux pour occuper les fans durant une trentaine d’heures sans temps mort.

L’avis de Pixels

On a aimé :

  • L’origami en folie ;
  • les personnages attachants ;
  • la mise en scène baroque.

On a moins aimé :

  • Des combats qui se répètent parfois.

C’est plutôt pour vous si…

  • vous aimez autant les jeux de rôle que le pliage et le découpage ;
  • vous avez la nostalgie des années GameCube.

Ce n’est plutôt pas pour vous si…

  • vous n’aimez pas les jeux bavards ;
  • vous êtes pressés.

La note de Pixels :

4 feuilles/5 ciseaux

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