On a testé… « The Quarry », le film d’horreur dont vous êtes le héros

On a testé… « The Quarry », le film d’horreur dont vous êtes le héros


The Quarry commence durant une nuit de pleine lune. Un couple de jeunes américains traverse une forêt en voiture en écoutant Moonlight d’Ariana Grande. Max et Laura sont perdus et commencent à se disputer. Ils sont loin de se douter du calvaire qui les attend : une bête qui rôde, des bois hantés, un policier local menaçant, un chalet fermé aux sous-sols inquiétants…

Contrairement aux personnages de ce prologue, nous avions une petite idée du programme concocté par Supermassive Games. Après Until Dawn, succès surprise de l’année 2015, puis la série Dark Pictures Anthology, lancée en 2019, le studio anglais reprend une formule déjà bien rodée : celle d’un jeu narratif qui rend hommage au cinéma d’horreur et dont le scénario s’adapte aux choix du joueur.

The Quarry, disponible le 10 juin sur les consoles Xbox (One et Series) PlayStation (4 et 5) et sur PC, est pourtant plus ambitieux par sa longueur – l’histoire dure plus de dix heures – et sa complexité – les développeurs se targuent de proposer 186 fins différentes.

Bienvenue dans l’âge bête

Après le prologue, nous incarnons tour à tour sept moniteurs adolescents qui passent leur dernière nuit dans un camp de vacances. Deux geeks introvertis, un sportif décérébré, un beau ténébreux, une blonde séductrice, un intello précieux et une femme forte… La galerie de personnages se réfère aux archétypes des teen movies, popularisés dans les années 1980.

The Quarry prend son temps pour présenter les lieux et les personnages. Durant les trois premiers chapitres, il est question de nouer ou non des romances – parmi une liste malheureusement préétablie – et de cerner les motivations de chacun. Malgré la tranquillité ambiante, il est de rigueur de rester concentré. Certaines décisions ou objets trouvés durant les scènes d’exposition, a priori anodins, peuvent se révéler cruciaux dans la dernière ligne droite.

La surprise et les retournements de situation qui accompagnent le basculement sanglant de la soirée ont eu beau provoquer notre enthousiasme, ils ne sont pas sans maladresses. La découverte de la créature a suscité chez nous plus de moqueries que de peur. Mais comme il est de rigueur dans certains films d’horreur, le déferlement de violence a pour effet libérateur de briser les stéréotypes. Agaçants et irresponsables dans un premier temps, les jeunes vont avoir l’occasion de s’endurcir et gagner progressivement en épaisseur… A condition de rester en vie assez longtemps.

Cette petite fête dans les bois n’était finalement pas une bonne idée.

Le vertige des possibles

Le scénario à géographie variable est l’alpha et l’oméga de cette expérience vidéoludique qui gagne en profondeur sur la durée. Aucune dextérité particulière n’est exigée de notre part : seul compte notre flair pour anticiper le danger ou apprendre de nos erreurs.

Si l’on passe un tiers de notre temps à explorer des endroits inquiétants pour débusquer des objets cachés ou retrouver d’autres personnages, le reste est nettement moins interactif. Ceux qui n’aiment pas regarder un écran sans rien faire risquent alors de s’ennuyer : de temps en temps, nos réflexes sont mis à l’épreuve lorsque l’on nous demande d’actionner un bouton durant un laps de temps court, mais en général, il s’agit simplement de choisir, au détour d’un dialogue, entre deux réponses.

Etre bienveillant ou pas ? Mentir ou être honnête ? Le canevas manichéen a beau être souvent lisible, les frontières se brouillent peu à peu. L’usage des armes à feu demande par exemple des précautions : contrairement à beaucoup de jeux vidéo qui incitent à tirer à vue, dans The Quarry, mettre un fusil dans les mains d’un idiot apeuré peut avoir des conséquences fatales pour ses amis. Mais ne pas l’utiliser à point nommé peut aussi coûter la vie à un personnage.

Malgré l’absence de difficulté, seuls les plus perspicaces et quelques chanceux vont remplir tous les objectifs du premier coup. Avec cinq adolescents morts dans d’atroces souffrances, notre bilan n’était pas glorieux. Nous avons aussi échoué à remplir les missions secondaires qui visent à mettre fin à la malédiction surnaturelle et éliminer la famille dégénérée.

Plus de 25 ans après « Scream », David Arquette enfile à nouveau l’uniforme. Il s’agit ici de celui du responsable du camp de vacances de la famille Hackett.

Drague, humour et frissons

Une interrogation subsiste lorsque tombe le générique de fin : quel est l’intérêt des 186 cheminements possibles alors que la plupart des joueurs ne vont en emprunter qu’un seul ? Parmi les dix chapitres que nous avons parcourus, un ou deux se sont révélés plus mous et courts que d’autres. Quelque chose nous dit que c’est parce que nous avons emprunté les branches les moins vigoureuses de l’abondante arborescence scénaristique.

Finalement, l’une des satisfactions tirée de l’expérience est celle des chemins virtuels que nous imaginons au cours des parties. Elle pique notre curiosité et nous pousse à revenir sur des chapitres antérieurs – ou à regarder d’autres joueurs s’y essayer, sur YouTube ou Twitch.

Mais tout compte fait, c’est l’ambiance unique qui a fini par nous convaincre de recommencer une partie. Malgré la frustration de ne pouvoir passer les séquences déjà vues, le mélange de drague, d’humour et de frissons fait toujours mouche.

Supermassive Games s’est inspiré de films des années 1980-1990 (Hurlements, Evil Dead ou Scream) qui ne se cachent pas d’être des divertissements. A contrepied de la vogue de l’horreur cérébrale et esthétique qui nous fait suer à grosses gouttes (Resident Evil VII, The Medium), la meilleure façon d’apprécier The Quarry est d’y jouer affalé dans un canapé en mangeant des pop-corns, si possible avec un complice blagueur à qui passer la manette.

Mais qui se cache dans la cave du policier incarné par Ted Raimi, frère du réalisateur Sam Raimi (« Evil Dead ») ?

L’avis de Pixels :

On a aimé :

  • la drague, l’humour et les frissons qui font bon ménage ;
  • un casting d’acteurs impeccables ;
  • une belle déclaration d’amour au cinéma de genre.

On a moins aimé :

  • certains choix trop binaires ;
  • le design de la créature ;
  • quelques chapitres beaucoup moins palpitants que d’autres.

C’est plutôt pour vous si :

  • vous cherchez un pur divertissement pour remplacer votre série à suspense préféré ;
  • vous aimez les films d’horreur du siècle dernier (en VO de préférence) ;
  • vous vous demandez ce que donnerait une suite de Life is Strange imaginée par Wes Craven ou Joe Dante.

Ce n’est plutôt pas pour vous si :

  • vous vous endormez dès que les cinématiques sont trop longues ;
  • les lycéens vous agacent ;
  • vous avez peur des fantômes, des grosses bêtes, des chasseurs qui tirent sur tout ce qui bouge et du sang qui coule par hectolitres.
  • vous avez moins de 18 ans (ce n’est pas nous qui le disons, mais le système d’évaluation européen des jeux vidéo)

La note de Pixels :

Trois adolescents indemnes + un « maudit » sur cinq moniteurs tués.



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