OpenAI bloque l’accès à son IA en Chine, à une grosse exception près

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Le gouvernement chinois avait déjà rendu ChatGPT inaccessible dans le pays, mais jusqu’à présent, il était facile de contourner ce blocage via un VPN dans le pays. Désormais, c’est OpenAI qui a décidé de bloquer ses services, sur fond de rivalité technologique entre Pékin et Washington. Mais cette nouvelle approche ne serait pas suivie par Microsoft, son partenaire clef.

Depuis ce mardi 9 juillet, impossible pour les développeurs d’utiliser ChatGPT en Chine : OpenAI, la start-up américaine qui a développé cet agent conversationnel qui peut générer du code, du texte ou des images, a verrouillé ses outils et ses services dans le pays, sur fond de tensions entre Washington et Pékin, rappelle le média britannique The Guardian, ce mardi. Le gouvernement chinois avait déjà rendu ChatGPT inaccessible, mais jusqu’à présent, il était facile de contourner ce blocage. Les développeurs pouvaient encore utiliser des VPN (des réseaux privés virtuels) pour accéder aux outils d’OpenAI, un moyen de développer leurs propres applications d’IA générative en accédant à ses API, ses interfaces de programmation. Désormais, c’est OpenAI qui bloque les accès.

La nouvelle avait été annoncée chez nos confrères de Bloomberg le 25 juin dernier.  Un porte-parole d’OpenAI expliquait au média américain que l’entreprise « prenait des mesures supplémentaires pour bloquer le trafic API provenant de régions où nous ne soutenons pas l’accès aux services d’OpenAI ».

Pourquoi ? La société de Sam Altman n’a pas donné de plus amples détails sur les raisons de sa décision. Mais depuis des mois, Washington cherche à restreindre l’exportation vers la Chine de certains semi-conducteurs utilisés pour développer et entraîner les IA génératives. Le pays serait particulièrement actif en la matière. Selon l’OMPI, l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, la Chine a déposé bien plus de brevets dans le domaine de l’IA générative que les États-Unis.

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Jusqu’à présent, les entreprises chinoises se sont concentrées sur la commercialisation de grands modèles linguistiques plutôt que sur le développement des modèles eux-mêmes, détaillent nos confrères. La Chine disposerait d’au moins 130 grands modèles linguistiques.

Un « choc à court terme » pour les entreprises chinoises

La nouvelle du blocage a, dans un premier temps, « suscité de vives inquiétudes au sein de la communauté chinoise de l’IA. Elle soulève des questions sur l’accès équitable aux technologies de l’IA à l’échelle mondiale », a précisé Xiaohu Zhu, le fondateur d’une organisation basée à Shanghai, Centre for Safe AGI, qui était interrogé par nos confrères du Guardian. Le média d’État, le Global Times, a regretté de son côté cette « pression des États-Unis destinée à entraver le développement technologique de la Chine ».

Mais pour Winston Ma, professeur à l’université de New York en économie du numérique, « le départ d’OpenAI est un choc à court terme pour le marché chinois. Il pourrait cependant fournir une opportunité à long terme pour les modèles LLM nationaux chinois d’être mis à l’épreuve ». Le départ d’OpenAI de Chine a en effet lieu « à un moment où les grands acteurs chinois de la technologie comblent l’écart de performance avec OpenAI, et offrent ces modèles chinois de LLM essentiellement gratuitement ».

De la même façon que les restrictions aux exportations des États-Unis sur les semi-conducteurs ont conduit le pays à tenter de développer tous azimuts sa propre industrie de puces, ce blocage pourrait booster les concurrents locaux de ChatGPT. Chez ces derniers, la nouvelle du départ d’OpenAI n’est en effet pas passée inaperçue. SenseTime, une entreprise chinoise qui développe une IA générative, a lancé la semaine dernière son dernier modèle, SenseNova 5.5, présenté comme un rival de GPT-4o. Elle a aussi déclaré offrir 50 millions de « tokens » gratuits – des crédits numériques permettant d’utiliser son IA, ajoutant qu’elle aiderait ses nouveaux clients à migrer gratuitement des services d’OpenAI vers ses propres produits.

Cette approche a aussi été adoptée par d’autres, relève The Guardian. Baidu a offert 50 millions de jetons gratuits pour son modèle d’IA Ernie 3.5, après avoir aussi mis en avant ses services de migration gratuits. Même topo chez Tencent Cloud, qui offre 100 millions de jetons gratuits pour son modèle d’IA et chez Zhipu AI, une autre entreprise locale d’IA, qui annonce 150 millions de jetons gratuits pour son modèle.

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Microsoft explique que l’interdiction ne s’applique pas à ses clients Azure

En parallèle, il est possible que les entreprises chinoises parviennent à contourner le blocage. Elles pourraient même être aidées par… Microsoft en personne, le partenaire clé d’OpenAI, qui a investi des milliards dans la start-up de Sam Altman. Selon nos confrères de The Information du lundi 8 juillet qui citent des déclarations publiques de Microsoft, l‘interdiction d’OpenAI en Chine ne s’appliquerait pas aux entreprises chinoises qui sont clientes du service d’informatique en nuage de Microsoft, Azure China.

Le géant américain opère en effet dans le pays par l’intermédiaire d’une coentreprise locale, 21Vianet.  Contacté lundi 8 juillet par un autre média américain, PYMNTS, un porte-parole de Microsoft a bien précisé que rien ne changeait dans ses services Azure OpenAI en Chine. Il a ajouté que la société continuait de fournir à ses clients un accès aux modèles d’IA déployés en dehors de Chine, et qu’OpenAI, en tant que société indépendante, prenait ses propres décisions. De quoi constituer une brèche dans laquelle pourraient s’engouffrer tous ceux qui souhaitent conserver un accès aux API d’OpenAI dans le pays ?

 

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Source :

The Guardian



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