Dans le monde des montres connectées, Apple règne en maître. Les constructeurs de smartphones Android ne sont pas nombreux à tenter de se faire une place sur ce marché compliqué, ce qui laisse un boulevard à Samsung, Huawei et Fitbit, les principaux fabricants de montres connectées aujourd’hui.
Depuis peu, les marques chinoises commencent à leur tour à s’intéresser aux montres connectées. Xiaomi s’y est mis à prix cassé, OnePlus s’y prépare tandis que, chez Oppo, on tente une nouvelle fois de conquérir le marché avec un produit haut de gamme. L’Oppo Watch, qui est facilement qualifiable de « clone de l’Apple Watch », joue en effet la carte de la qualité. Qu’en est-il vraiment ? Nous avons testé sa version 46 mm sans 4G, commercialisée à 349 euros.
Un design de qualité
Souvent, la presse spécialisée a qualifié l’Oppo Watch de « Apple Watch avec un écran incurvé ». La réalité est un peu plus décevante. L’écran de 46 mm de la montre chinoise ne dispose que d’une très légère incurvation, ce qui n’est pas très impressionnant une fois la montre accrochée à son poignet. Au contraire, et à notre grande déception, les bordures non symétriques de l’Oppo Watch réduisent fortement la qualité de son design. En effet, le « menton » de la montre est plus épais que les autres bordures, ce qui n’est pas très joli. Une fois que nous nous en sommes rendus compte, impossible de ne plus le remarquer à chaque utilisation de la montre. C’est vraiment dommage.
Passé ce détail, considéré comme un défaut par notre regard un peu maniaque, nous vous l’accordons, nous devons reconnaître qu’Oppo a particulièrement soigné sa montre. L’Oppo Watch récupère le cadran rectangulaire de l’Apple Watch, utilise un boîtier en céramique, dissimule son capteur de fréquence cardiaque dans un cercle au dos du boîtier… C’est vraiment très joli, même si cela nous rappelle fortement Apple.
À un tel niveau de ressemblance, il ne peut en effet pas s’agir d’une simple inspiration, c’est de la pure copie. Seule différence, la couronne rotative, sans doute pour des raisons légales, n’est pas présente sur cette Oppo Watch. À la place, on trouve deux boutons latéraux. La navigation passe donc forcément par l’écran tactile.
WearOS : une interface bien conçue
La montre d’Oppo utilise le système d’exploitation WearOS de Google, en plus d’une surcouche maison personnalisant l’interface. En haut de l’heure, on trouve un accès rapide aux réglages. En bas, on peut consulter ses notifications. À gauche, un menu Google permet de parler à l’Assistant tandis qu’à droite, des cartes permettent de consulter son activité sportive, son rythme cardiaque ou son dernier suivi du sommeil. Le tout est plutôt réactif même si, trop souvent, on a quelques ralentissements en passant d’un menu à un autre (le vieillissant processeur Snapdragon Wear 3100 y est sans doute pour quelque chose).
À droite de l’écran, on a donc accès à deux boutons latéraux. Celui du haut permet de retourner à l’écran d’accueil et d’accéder à sa grille d’applications (et au Play Store pour en télécharger de nouvelles), celui du bas permet de démarrer une session sportive grâce à l’application « Sport » d’Oppo.
Le suivi du sport sauvé par Google
L’Oppo Watch est une montre… bipolaire. Elle dispose de nombreuses applications en double avec, à chaque fois, la version Oppo et la version Google. Dans le cas du sport par exemple, l’offre proposée par le constructeur chinois frôle le ridicule. Seules cinq activités sont proposées (marche, course fitness, course pour brûler des graisses, vélo en plein air et natation) tandis qu’une seconde application nommée « 5 minutes » propose cinq exercices en vidéo. La montre se met alors à parler (en anglais) et un prof de sport vous montre quoi faire sur le petit cadran. Le concept est amusant mais, une nouvelle fois, cinq épreuves nous paraissent trop peu. L’application « Activité », d’Oppo, permet aussi de connaître son nombre de calories dépensées dans la journée grâce à un système de barres colorées, pas du tout calqué sur les anneaux d’Apple, non non.
Chez Google, on a accès à tout l’écosystème Google Fit. Des centaines d’activités sont au programme et le tout se synchronise facilement avec votre smartphone Android (ou iPhone si vous avez l’application). La plupart du temps, c’est ce système que nous avons utilisé à chaque sortie, l’offre d’Oppo étant trop faible. Seul point négatif, il vous faut plusieurs applications sur votre smartphone pour pleinement utiliser votre Oppo Watch. HeyTap Health pour les applications Oppo (disponible uniquement sur Android), Google Wear pour la synchronisation de la montre et Google Fit pour la synchronisation du sport par Google (Android et iOS).
Une montre assez complète…
Parmi les autres capacités de l’Oppo Watch, le suivi du sommeil est celui qui nous a le plus satisfait. Il n’y a rien à activer, il suffit de garder sa montre en allant dormir (le lendemain, on a ensuite un rapport détaillant éveil, sommeil léger et sommeil profond). Le suivi du rythme cardiaque est aussi précis même si, parfois, il y a d’étranges décrochages (on perd 30 bpm pendant une demi-minute avant de revenir à la normale). La montre est certifiée étanche, dispose d’un haut-parleur et d’un micro pour les appels, peut recevoir les notifications de votre smartphone et permet de payer avec Google Pay grâce au NFC. Il n’y a rien à dire, l’offre d’Oppo est plutôt complète. Il s’agit d’une vraie montre connectée.
… Mais une autonomie désastreuse
Malheureusement, et c’est pourtant un point essentiel, l’autonomie n’est pas du tout au rendez-vous de cette Oppo Watch. À vrai dire, nous n’avons jamais vu une montre connectée aussi peu endurante. Lors de nos premiers jours avec l’appareil, nous avons eu la naïveté d’activer le mode « écran toujours allumé » pour toujours avoir l’heure affichée sur l’écran.
Résultat, à 17 heures environ, la montre s’éteignait (à 5% de batterie, elle propose seulement de lire l’heure, de consulter son nombre de pas et ne reçoit plus les notifications). En désactivant l’écran toujours allumé, nous avons observé quelques améliorations. Il nous restait alors 30% de batterie à 17 heures et le seuil fatidique des 5% était atteint le lendemain au réveil. Autrement dit, c’est pile assez pour une journée d’utilisation et une mesure du sommeil. Ensuite, il faut impérativement la charger. En faisant une séance de sport d’une heure le jour, oubliez le suivi du sommeil. Il faudra la mettre au chargeur avant de dormir.
En ce qui concerne la recharge, elle n’est pas très bien conçue. Il faut impérativement transporter un socle propriétaire qui utilise des bornes magnétiques pour alimenter la montre. On aurait préféré une compatibilité Qi classique pour pouvoir la placer au dos de son téléphone, voire un socle de recharge avec port USB-C comme chez Huawei. Comptez un peu plus d’une heure pour recharger intégralement l’Oppo Watch.