Orange voit sa croissance ralentir. Après une année 2024 dynamique avec une hausse de ses revenus de 1,2 %, l’opérateur historique doit se contenter d’un gain de 0,6 % au premier trimestre 2025.
Son chiffre d’affaires trimestriel repasse sous la barre symbolique des dix milliards d’euros, à 9,91 milliards d’euros.
En revanche, l’EBITDAaL (bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements) se maintient à un bon niveau à 2,48 milliards d’euros, en hausse de 3,2%, en ligne avec l’objectif de 2025.
L’Afrique et le Moyen-Orient, une bouffée d’oxygène
Comme lors de ses résultats précédents, l’Afrique et le Moyen-Orient font figure de bouée de sauvetage. Principale contributrice de la croissance du groupe français pour le huitième trimestre consécutif, la région affiche des revenus en hausse de 12,8 % à 231 millions d’euros.
Tous les services enregistrent une croissance à deux chiffres qu’il s’agit du mobile (21 %), du fixe (19,1 %) ou d’Orange Money, le service de transfert d’argent et de paiement (22,1 %).
En Afrique et au Moyen-Orient, plus de 80 millions d’abonnés empruntent les réseaux 4G et 5G d’Orange. Sa « super app » Max It, qui fusionne ses services télécoms, financiers et e-commerce, compte désormais près de 20 millions d’utilisateurs.
6 000 nouveaux abonnés en France
En revanche, Orange est à la peine sur son marché domestique. Alors que l’opérateur avait renoué avec la croissance il y a un an, il replonge à nouveau. Les revenus en France diminuent de 1,3 % ( – 55 millions d’euros). Un repli à mettre sur le compte des services délivrés aux autres opérateurs en baisse de 4,3 %.
Les services de détail hors RTC (réseau téléphonique commuté) sont, eux, en hausse de 1,5 %. Orange engrange de nouveaux clients mais moins que les trimestres précédents avec 4 000 abonnés supplémentaires dans le mobile et 2 000 dans le fixe. L’opérateur fait le plein dans le très haut débit avec 282 000 nouveaux clients. Au 31 mars, 40,9 millions de foyers étaient raccordables à la fibre d’Orange, soit près de 93% des foyers français.
Les revenus dans reste de l’Europe sont également en légère baisse de 0,2 % à 1,74 milliard d’euros. Sur le Vieux Continent, la Pologne fait figure de locomotive avec un chiffre d’affaires en hausse de 2,4 %. Orange a remporté dans ce pays de nouveaux blocs de fréquence 5G de 700 MHz qui doivent renforcer « son leadership en connectivité. »
Orange Business encore et toujours dans le rouge
En dépit des efforts de restructuration et d’un plan de départs volontaires, les revenus d’Orange Business déclinent de 4,9 %. Les activités historiques du fixe (-7,4 %), du mobile (- 6,9 %) ainsi que les services IT et d’intégration (- 2,5 %) sont en repli. Seule l’activité cybersécurité – Orange Cyberdéfense (+ 8 %) – sauve la donne au sein de la division BtoB.
Pour les mois à venir, Orange Business peut espérer capitaliser sur les offres lancées récemment dans les domaines de l’IA générative de confiance ou de la 5G standalone.
Selon La Lettre, l’opérateur viendrait de remporter un « méga-contrat » d’infogérance chez EDF à la barbe de Capgemini, Thales et Atos.
Une future acquisition ?
Pour l’ensemble de l’exercice 2025, Orange confirme ses objectifs financiers d’un EBITDAaL en croissance d’environ 3 % et d’un cash-flow organique des activités télécoms d’au moins 3,6 milliards d’euros.
Après la création de MasOrange en Espagne dont il détient 50 % du capital, l’opérateur pourrait réaliser une opération de croissance externe.
« Notre activité télécoms est une entreprise d’envergure. Si vous voulez investir, vous avez besoin d’échelle », a récemment déclaré Christel Heydemann (photo), directrice générale du groupe, selon le Financial Times.