Parfois, rien ne vaut un humain

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Dans une précédente chronique, je louais l’existence de ChatGPT, qui m’avait permis de comprendre Python. Mais, il y a un domaine dans lequel, je considère que rien ne remplace un tutorat humain : la photographie.

Martine essaie de faire de la photo

Vous n’allez pas tomber à la renverse si je vous dis que lorsqu’on gère un média, on a besoin d’illustration. Pareillement, pour un site de voyages, les photographies sont un prérequis aussi important que les textes.

Comme tous les gens armés de smartphones, je fais de mauvaises photos. Je ne sais pas les cadrer, je ne sais pas équilibrer les lumières, bref, je fais n’importe quoi. Je pars avec un handicap amusant : même avec une règle, je ne sais pas tracer une ligne droite. Dès lors, tenir correctement un appareil photo ou un smartphone, c’est inespéré. La plupart de mes photos ressemblent à la tour de Pise. L’année dernière, je m’étais acheté un petit appareil photo numérique. Mais, en regardant en grand les photos sur mon ordinateur, je les ai trouvées médiocres.

J’ai refait quelques photos à l’Assemblée nationale : le résultat n’était vraiment pas génial. Or, je ne peux pas toujours dépendre des banques d’images ou de l’AFP. J’ai besoin de mes propres clichés, ne serait-ce que pour des questions d’économies. Si je dois injecter l’ensemble de mon chiffre d’affaires dans de l’iconographie, admettez que ce n’est pas le business model du siècle.

Sauvetage de tirages

Ayant obtenu ma carte de presse, j’ai pu pénétrer dans le Saint des Saints : l’Élysée, pour une « sortie » du Conseil des ministres. J’allais enfin avoir mes propres photos des ministres. J’ai fait plus ou moins 80 photos. Arrivée chez moi, j’ai sauté sur mon ordinateur pour voir le résultat.

En un mot : ouille. J’ai montré le résultat à mon amie Teli, qui m’a très gentiment orienté vers Lightroom. J’ai craint l’usine à gaz et c’est là qu’on voit qu’un tutorat humain est nécessaire : Teli m’a expliqué comment le prendre en main. Elle m’a expliqué le concept de la grille — qui ne s’appelle pas ainsi — et que je devais arrêter de couper les pieds des ministres.

Pourtant, il y a des dizaines de tutoriels, aussi bien écrits que vidéos, sur Lightroom. Mais, je reculais devant l’obstacle, d’autant que la plupart ne correspondaient pas vraiment à mon besoin. Après une petite soirée de bricolage, grâce à elle, je me suis sentie suffisamment à l’aise pour jongler avec mes outils. Quant à mes photos du Conseil des ministres, sur les 80 clichés, j’ai pu en sauver huit. J’ai réussi à arracher un sourire au Garde des Sceaux, ce qui n’est pas un mince exploit. Ce n’était pas terminé.

Matériel : comment choisir ?

Retour à l’Assemblée nationale : il me faut des photos des députés. Je vais en « guignol » pour photographier l’hémicycle, un jour de niche parlementaire. Les « guignols » sont des espèces de niches dans lesquelles on case les photographes. Objectif : avoir des photos des députés au micro, afin d’illustrer les articles futurs. Quant à la niche parlementaire, comme vous lisez assidûment le Projet Arcadie, vous savez déjà ce que c’est.

Mon petit appareil photo numérique ne permettait pas de faire le travail : toutes les corrections du monde n’auraient rien pu faire. Retour à la case départ. Après la dissolution, attendant d’avoir les candidatures du premier tour, j’ai poursuivi la mise à jour de mon site sur Majorque. Exhumant de vieilles photos, j’essaie de les travailler pour les rendre plus esthétiques.

Là, à moins d’être magicienne, tous les logiciels n’y feront rien : le tirage n’était pas bon. Je devais me rendre à l’évidence, il me fallait un véritable appareil photo. Comment choisir ?

Nutshell

J’ai commencé par lire différents sites qui parlaient de matériel photo et d’autres qui mettaient en avant des appareils pour des professionnels.

  • Premier constat : je comprenais un mot sur deux. Ça commençait bien.
  • Second constat : les appareils proposés étaient hors de prix et il me paraissait indécent de dépenser l’équivalent de mon loyer dans un appareil photo. Le constat vaut aussi pour les smartphones. Lors du Conseil des ministres, j’avais aussi discuté avec des photographes qui m’avaient donné le prix de leur matériel. J’avais frôlé le malaise. N’y tenant plus, je suis retournée pleurnicher chez Teli pour qu’elle me conseille un appareil.

Ayant compris mes usages, elle m’a aussi posé quelques questions annexes et m’a orienté vers un appareil et un vendeur. Une fois reçu, j’ai commencé à jouer avec. C’est à ce moment-là que ça m’a percuté : je n’aurais pas fait un aussi bon choix juste avec le Web.

De vrais morceaux d’humains dedans*

Bien sûr, les choses ont été facilitées par le fait que Teli est une amie et non une vendeuse dans une boutique — même si elle travaille effectivement dans le commerce. Obligée de me supporter tous les jours, elle sait quels sont les détails auxquels j’attache de l’importance. Néanmoins, pour l’avoir vu conseiller plusieurs personnes pour d’autres appareils, je l’ai vu se mettre au niveau des gens.

D’ordinaire, je me débrouille toute seule pour pas mal de choses, en croisant les informations obtenues sur le Web. Mais, pour toute la partie apprentissage, dans un grand nombre de domaines, les sites sont encore trop difficiles d’accès.

Dans le domaine du marketing, il m’arrive de tomber sur des articles en me disant « pour qui écris-tu précisément avec ton sabir ? Parce que même moi qui connais le sujet, je comprends un mot sur deux ». La courbe d’apprentissage est trop compliquée, car il y a déjà la maîtrise du vocabulaire à acquérir.

Ce n’est pas comme si on pouvait téléverser une photo dans ChatGPT et lui dire « rend cette image plus jolie »

Des outils comme ChatGPT sont très bien, mais ils ne sont pas encore capables de se mettre au niveau des gens dans beaucoup de domaines. Ce n’est pas comme si on pouvait téléverser une photo dans ChatGPT et lui dire « rend cette image plus jolie ». D’autant que cela ne veut pas dire grand-chose dans le domaine artistique. Certains outils comme Canva ou même Lightroom peuvent faire des réglages automatiques. Mais, si personne n’a pris la peine de vous expliquer l’histoire de la grille et qu’on doit mettre le sujet photographié au centre de la grille, votre photo sera ratée.

Quelque part, en ces temps de prophètes de malheur sur le numérique, c’est rassurant de voir que des machines ne peuvent pas remplacer les humains. Et promis Teli : j’arrête de couper les pieds des sujets quand je les prends en photo.


*Si je vous dis que je regarde intensivement une série avec des zombies en ce moment, ce titre vous paraît moins bizarre ?



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