Pas de budget et des délais impossibles, ça donne le pire jeu de l’année

Kong


Il faudrait plusieurs paires de mains pour compter le nombre de jeux exceptionnels sortis depuis le début de l’année ! Malheureusement, il y a aussi eu quelques couacs qui reflètent une façade moins reluisante de l’industrie du jeu vidéo.

La semaine qui s’achève symbolise 2023 pour le jeu vidéo : deux des plus gros titres de l’année, Spider-Man 2 sur PlayStation 5 et Super Mario Bros. Wonder, sur Switch, sont en effet sortis ce vendredi ! Deux jeux épatants qui couronnent un cru annuel exceptionnel (et elle n’est pas terminée !) : Zelda: Tears of the Kingdom, Starfield, Baldur’s Gate 3, Street Fighter 6, Mortal Kombat 1, Diablo IV, L’Héritage de Poudlard, mais aussi Cocoon ou Sea of Stars chez les indés ou les remakes de Resident Evil 4, Metroid Prime et Dead Space. Ouf !

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Des bangers et quelques stinkers

Mais évidemment, tous les jeux sortis cette année n’ont pas l’allure de « bangers ». On pense notamment au Seigneur des Anneaux : Gollum, qui s’est planté en beauté et qui pourrait bien être couronné pire jeu de 2023. Une place que pourrait lui disputer Skull Island: Rise of Kong, sorti le 17 octobre sur PC, les consoles de salon et la Switch. Ce jeu développé par le studio chilien IguanaBee pour le compte de l’éditeur GameMill met en scène Kong qui doit se fritter contre une horde de créatures toutes plus bestiales les unes que les autres.

Grosse licence et concept bourrin au possible, voilà qui avait de quoi éveiller l’appétit des joueurs… Sauf que le jeu est une véritable catastrophe. Les vidéos qui circulent montrent des graphismes et des animations à peine dignes d’un mauvais titre PS2. De quoi en faire la risée des réseaux sociaux, ce d’autant que le jeu est vendu une quarantaine d’euros…

Ce Skull Island a aussi le malheur d’être le nouveau jeu de la franchise Kong, 18 ans après le King Kongd’Ubisoft basé sur le film de Peter Jackson et qui a été bien accueilli par la critique et les joueurs. Évidemment, la comparaison fait mal.

Il serait néanmoins trop facile d’accuser les développeurs d’avoir bâclé le travail. Plusieurs d’entre eux ont donné quelques informations à The Verge, sous couvert d’anonymat. Ils se trouvent que l’éditeur GameMill ne leur a laissé qu’une année pour concevoir le jeu, avec un budget tellement ric-rac que l’équipe en charge du développement n’a jamais dépassé la vingtaine de personnes.

Le commanditaire a aussi fait de la rétention d’informations, ce qui n’a pas arrangé les choses : les développeurs ont parfois dû improviser. GameMill est un éditeur connu pour exploiter des franchises en passant commande de jeux auprès de petits studios, généralement dans des délais et des budgets très serrés.

Dans ces conditions, impossible d’avoir quelque chose de propre. Surtout quand on sait que les plus gros jeux comptent des centaines de développeurs qui bûchent pendant des années sur un jeu avec le budget d’un blockbuster hollywoodien. Évidemment, tous les éditeurs n’ont pas les moyens d’un Microsoft, d’un Sony ou d’un Nintendo. Et puis il est certainement possible de créer un bon jeu en moins d’un an, mais c’est beaucoup plus difficile avec une franchise aussi connue que Kong, qui génère beaucoup d’intérêt de la part des fans.

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