pas tout à fait un avion de chasse

Renault Rafale E Tech Hybrid Esprit Alpine Bleu Sommet (7)


Trois ans après l’introduction de l’Arkana, Renault lance le second SUV “coupé” de sa gamme avec le Rafale. Basé sur la plateforme CMF-CD qu’il partage avec les modèles Australe et Espace, le Rafale vise à séduire une clientèle exigeante par son design et ses capacités dynamiques. Pari tenu ? Nous en avons pris le volant.

Dévoilé durant le Salon aéronautique du Bourget en juin 2023, le Rafale s’appuie évidemment sur l’image d’excellence qu’impose le monde de l’aéronautique pour impressionner et marquer les esprits. Cependant, il ne suffit pas de graver le nom de deux avions emblématiques (l’avion de voltige Caudron-Renault Rafale de 1933 et le chasseur Dassault Rafale actuel) sur sa carrosserie pour y parvenir.
Mesurant 4,71 mètres de longueur (pour 1,86m de large et 1,61m de haut), le Rafale se positionne dans un segment D en croissance, promettant style et performances dynamiques, notamment grâce à son moteur hybride délivrant 200 chevaux et ses quatre roues directrices aux lois de fonctionnement revues. Mais est-ce que le nouveau fleuron de Renault nous a convaincus ? La réponse dans notre essai de sa version Esprit Alpine.

Un style pas si « renaulutionnaire »

Si le Rafale peut être considéré comme une réussite stylistique, il ne fait cependant guère plus que s’inscrire dans la tendance des lignes SUV “coupés” proposées par de nombreux constructeurs. En témoigneront les Mercedes GLC Coupé, Cupra Tavascan, Skoda Enyaq et autres. 
Pour marquer la patte Renault, le designer Gilles Vidal a opté pour des lignes affirmées et joué sur le thème du losange sur la calandre. À l’arrière, le becquet ajoute avant tout du style, l’aérodynamisme du Rafale n’étant pas particulièrement spectaculaire, avec un coefficient de trainée de 0,32. L’absence de bandeau lumineux ostentatoire entre les feux — tant devant que derrière — est en revanche appréciable, car gageons que tout le monde se lassera bien vite de cette mode un peu tape-à-l’œil.

© Renault Rafale – Alexandre Lenoir

L’accueil visuel et sonore à bord est une expérience en soi, avec une ambiance électro créée par Jean-Michel Jarre et un rétro-éclairage qui met en valeur le logo Alpine directement incrusté dans les dossiers des sièges avant. Les surpiqûres tricolores assument une touche cocorico aussi sympa qu’élégante et permettent de distinguer un peu un cockpit qui ne serait sinon qu’un simple copier-coller de ceux des Espace et Australe.

Autre élément notable, la planche de bord peut être ornée de matériaux originaux comme l’ardoise ou le liège, et la sellerie combine de l’Alcantara recyclé et un tissu enduit évoquant le cuir (matériaux que Renault a bannis de son catalogue), mais sans en approcher la noblesse malheureusement. Espérons que la tenue dans le temps sera au rendez-vous. 
Déjà vu sur le Scenic E-Tech, le spectaculaire toit vitré « SolarBay » (option à 1 500 euros) s’opacifie grâce à des cristaux liquides et permet différentes combinaisons de transparence et d’opacité entre ses parties avant et arrière. Ces bons points ne pourront dès lors que faire regretter le traitement un peu trop dur de certains plastiques, notamment dans les parties supérieures des contre-portes. Se revendiquer haut de gamme devrait interdire ce genre de pingrerie.

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© Renault Rafale

Un espace à vivre généreux

Malgré sa silhouette de coupé, le Rafale offre un volume intérieur inattendu, surtout aux places arrière. La place aux genoux est royale, même avec le siège avant reculé au maximum et la hauteur sous pavillon ne pose aucun problème aux adultes. Renault exploite ici à fond l’empattement de 2,76 m, similaire à celui de l’Espace. Les passagers du second rang profitent également du même accoudoir central modulaire — avec ses supports de tablette orientables notamment — que celui du Scenic E-Tech, ainsi que d’une belle surface vitrée latérale qui évite la sensation d’enfermement. La modularité est cependant limitée, avec une banquette non coulissante et des dossiers rabattables en 60/40. Le vaste coffre de 627 litres de capacité peut accueillir une roue de secours dans son double-fond (option à 200 euros).

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© Renault Rafale

Un poste de pilotage ergonomique

Le conducteur trouvera assez naturellement les commandes dont il a besoin, avec un sélecteur de vitesse intuitif situé à la main droite derrière le volant, façon Mercedes, et des boutons physiques pour les fonctions essentielles. En reconduisant le système Open R-Link animé par Android Automotive, Renault conserve une interface homme-machine familière, réactive et efficace, mais également enrichissable avec plus de 50 applications téléchargeables. La reconnaissance vocale Google est censée réagir à plus de 70 mots-clés, mais certaines commandes — dont on nous a pourtant assuré qu’elles existaient — ne semblent en réalité pas opérationnelles, ou pas encore.

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© Renault Rafale

Moteur : 200 chevaux, oui mais…

Comme les Espace et Australe, le Rafale est équipé d’un moteur trois cylindres turbo de 1,2 L de 130 chevaux, secondé par un moteur électrique de 70 chevaux. Ensemble, ils offrent une puissance combinée de 200 chevaux. La consommation est annoncée à 4,7 litres aux 100 kilomètres, permettant ainsi d’éviter le malus écologique. Mais s’il y a bien 200 chevaux sur le papier, le Rafale ne souffle pas vraiment la tempête mécanique que son nom inspire. Avec un 0 à 100 km/h réalisé en 8,9 secondes, on est en effet loin de se sentir catapulté à l’accélération. D’autant plus loin, d’ailleurs, que la vitesse maxi est bridée à 180 km/h, ce qui suffira cependant largement à perdre son permis.

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© Renault Rafale

Au volant, une vraie personnalité

Le Rafale se distingue des Espace et Australe par son comportement routier spécifique, grâce à des voies élargies, des pneus plus larges et des suspensions retarées. Les quatre roues directrices 4Control Advanced offrent une agilité digne d’une citadine en ville et une stabilité impressionnante en courbe. Pour y parvenir, Renault a retravaillé leur mode de fonctionnement, notamment en retardant le seuil de vitesse à partir duquel l’angle de braquage des roues arrière s’inverse pour passer d’antagoniste à parallèle aux roues avant. Cependant, le confort des suspensions — vraiment très fermes, surtout à l’arrière — et la gestion de la boîte de vitesses souvent hésitante sur les relances gâchent un peu le plaisir et mériteraient d’être améliorés, tout comme l’insonorisation qui laisse remonter les bruits de roulement sur certains revêtements granuleux, alors même que le filtrage des bruits d’air et du moteur est plutôt bien maîtrisé.

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© Renault Rafale

Consommation : l’hybride est au rendez-vous

Annoncée à 4,7 litres — comme pour le Renault Espace —, la consommation normalisée du Rafale nous a au premier soir de notre essai paru compliquée à atteindre, l’ordinateur de bord affichant alors 7,4 litres. Une donnée que nous avions d’ailleurs également obtenue sur le Renault Espace, doté du même groupe moto-propulseur hybride. Toutefois, notre ego nous imposait de faire mieux et, au terme de notre essai le second jour, nous étions effectivement parvenus à ce chiffre de 4,7 litres. Un peu d’éco-conduite, sans trop de contraintes cependant, et le tour était joué. Au bilan, le pari est donc tenu. Le Rafale joue pleinement la carte de l’hybride et de sa batterie de traction de 2 kWh — surtout en roulage urbain —, tire parti de son logiciel d’hybridation prédictive qui sait optimiser le déclenchement du moteur thermique selon le trafic et le relief à venir et se montre globalement très sobre.

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© Renault Rafale

Finitions et prix

Le SUV Rafale est proposé en seulement deux finitions, « techno » (45 000 €) et « esprit Alpine » (49 000 €), auxquelles s’ajoutent de nombreux packs d’options et une ligne d’accessoires en tous genres installables en après-vente. Notre modèle d’essai, en finition esprit Alpine et doté de très nombreuses options (Solarbay, audio Harman/Kardon, affichage tête haute…), affichait ainsi le tarif plutôt élevé de 56 350 euros.

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© Renault Rafale

Verdict de l’essai :

Le Renault Rafale répond plutôt positivement aux attentes que son marketing a su créer, avec son ambiance plutôt soignée, son équipement complet et son agrément de conduite indéniable. Malgré quelques défauts, comme la fermeté des suspensions et une boîte de vitesse parfois hésitante, il compense par son habitabilité parmi les meilleures de son segment, son agilité et sa tenue de route. De belles promesses, en attendant la version survitaminée de 300 chevaux !

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