Après une première tentative dans les années 2010, le groupe Qualcomm a retenté sa chance pour proposer des processeurs ARM pour PC portables. Les premières générations, dérivées des plates-formes pour smartphones, étaient endurantes et bien connectées mais manquaient de puissance, limitant leur capacité à faire jeu égal avec les PC portables dotés de processeurs x86 (Intel ou AMD).
Profitant d’une alliance avec Microsoft pour optimiser Windows sur ARM mais aussi du rachat de l’entreprise Nuvia lui apportant des designs de coeurs ARM Oryon plus performants, Qualcomm a conçu des processeurs Snapdragon X Elite et Snapdragon X Plus capables des supporter Windows et d’apporter des fonctions d’intelilgence artificielle générative dans le cadre du programme AI PC.
Les PC portables ARM avec puce Snapdragon X Elite ont ainsi été les premiers à offrir les fonctionnalités IA de Windows dès le mois de juin, tandis que les solutions x86 ne sont arrivées qu’à l’automne.
Un démarrage timide pour Snapdragon X
Apple ayant ouvert la voie pour les PC portables ARM avec ses gammes Mac et MacBook utilisant des processeurs Apple Mx et les analystes prédisant une montée en puissance de ce segment dans les années à venir, le groupe de San Diego peut espérer réussir enfin à diversifier ses processeurs au-delà des smartphones.
Mais la stratégie fonctionne-t-elle ? Les premiers retours du marché, après un peu moins de six mois de présence seraient mitigés, avec seulement 720 000 puces Snapdragon X livrées.
Cela n’offre une présence que de 0,8% de part de marché mais plusieurs points sont à considérer. Tout d’abord, le marché des AI PC a besoin de s’installer avec différentes références et c’est plutôt en 2025 que les choses devraient vraiment bouger, au-delà des early adopters.
Ensuite, les puces Snapdragon X Elite se destinent à des machines haut de gamme. Qualcomm travaille déjà, avec les processeurs Snapdragon X Plus, à développer une gamme qui permettra de descendre en prix, d’abord à moins de 1000 € puis vers 600 à 700 €.
Qualcomm tout seul…mais pas pour longtemps
Il reste cependant à voir si en retirant des coeurs et en allégeant la configuration, les PC portables ARM Snapdragon resteront intéressants au quotidien ou si l’on retombera dans les problématiques de machines à grande autonomie et bien connectées mais ne pouvant faire tourner des applications trop gourmandes.
En attendant, Qualcomm et Microsoft continuent de travailler sur la compatibilité des applications Windows sur ARM, véritable nerf de la guerre et qui avait sonné le glas des tentatives précédentes.
S’il n’y a pas encore de danger imminent, Qualcomm devra composer d’ici la fin de l’année prochaine avec de nouveaux concurrents sur le segment. Tant AMD que Nvidia épaulé par MediaTek pourraient chercher à s’inviter sur le créneau des processeurs ARM pour PC portables avec pour chacun des arguments de poids : une partie GPU qui pourrait utiliser leurs architectures et leurs technologies pour faire la différence face à Adreno.
Et pendant ce temps, Apple continue de profiter de son avance de plusieurs générations de puces Apple Mx pour proposer des solutions puissantes quoique réservées à son écosystème.