Pékin ajoute des puces IA de Huawei à ses commandes publiques

Pékin ajoute des puces IA de Huawei à ses commandes publiques



La Chine a modifié, récemment, sa liste dédiée aux achats du secteur public. Y figureraient désormais les semi-conducteurs utilisés dans l’intelligence artificielle de Huawei et de Cambricon, deux champions chinois des puces électroniques.

C’est une première : la Chine a ajouté des fabricants locaux de puces dédiées à l’intelligence artificielle (IA) à sa liste de fournisseurs officiels, rapporte le Financial Times, ce mercredi 10 décembre. Désormais, les géants chinois Huawei et Cambricon pourront fournir leurs puces d’IA, fabriquées sur le sol chinois, aux entreprises publiques et aux administrations locales. La décision aurait été prise avant la décision du président américain Donald Trump d’autoriser les exportations de Nvidia vers la Chine, un véritable revirement de la politique américaine en la matière.

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Selon deux sources du quotidien britannique, le ministère de l’Industrie et des Technologies de l’information chinois a ajouté les processeurs IA de ces deux groupes chinois, Huawei et Cambricon, à la liste de fournisseurs approuvés par Pékin. Avec cette décision, le secteur public chinois devrait davantage utiliser les semi-conducteurs nationaux. De quoi représenter pour ces entreprises des milliards de dollars de ventes supplémentaires.

Les produits de la tech, provenant de l’étranger, de moins en moins commandés par le secteur public chinois

Pékin avait déjà encouragé le secteur privé et public local à s’approvisionner chez les fabricants de puces chinois. Mais c’est la première fois que l’incitation se matérialise dans une directive écrite. La mesure démontre aussi la confiance du gouvernement chinois dans les puces IA nationales : après des années d’investissement, ces dernières auraient atteint un niveau de performance suffisant pour remplacer les puces américaines.

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La nouvelle liste de fournisseurs officiels, appelée « Information Technology Innovation List » ou « Xinchuang » en chinois, n’a pas encore été officiellement publiée. Ce document, régulièrement mis à jour, désignait déjà des sociétés locales pour remplacer les systèmes d’exploitation Windows de Microsoft, et les microprocesseurs des sociétés américaines AMD et Intel. À terme, les produits de la tech, provenant de l’étranger, ne devraient plus être commandés par le secteur public chinois, un secteur assez vaste puisqu’il comprend les agences gouvernementales, les institutions, les administrations, les écoles et les hôpitaux, mais aussi les entreprises publiques.

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S’approvisionner en puces locales : une certaine résistance en Chine

La mesure aurait été prise avant que Trump annonce, lundi 8 décembre, lever les contrôles à l’exportation sur les puces H200 de Nvidia pour des « clients approuvés ». De quoi donner un grand coup dans la politique de Washington, initiée depuis octobre 2022, qui visait à couper la Chine de semi-conducteurs américains. En retour, Pékin avait cherché à développer sa propre chaîne de fabrication de semi-conducteurs, via des investissements massifs. Récemment, le pays a décidé de réduire sensiblement les factures énergétiques des plus grands centres de données du pays. 

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Mais la volonté d’inciter très fortement les entreprises locales à s’approvisionner chez des fabricants locaux se serait heurtée à une certaine résistance en Chine, rapportent nos confrères. Ainsi, certains auraient bien acheté des puces IA nationales, mais les semi-conducteurs resteraient inutilisés, notamment parce que passer par des puces Huawei nécessiterait, par exemple, « un travail d’adaptation considérable », explique un dirigeant d’un institut financier public, interrogé par nos confrères.

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