Plan européen de relance numérique à 150 milliards d’euros, « une …

Plan européen de relance numérique à 150 milliards d’euros, « une ...


Retour en arrière. Nous sommes en février 2021, près d’un an après le début de la crise Covid. Comme le reste du monde, le Vieux Continent est à genoux. Et StopCovid fait la Une.

Pour atténuer le contrecoup économique de la pandémie, l’Union européenne met en place un plan de relance ambitieux avec une enveloppe initiale de 724 milliards d’euros.

Baptisé Facilité pour la reprise et la résilience (FRR), ce programme vise, entre autres objectifs, à contribuer à la transition numérique. Les États membres sont tenus d’affecter au moins 20 % de leur budget pour se renforcer dans ce domaine. Ils respecteront cette exigence atteignant même les 26 %, soit près de 150 milliards d’euros.

Absence de stratégie

C’est le seul point que les 27 pays européens auront respecté. Dans un rapport accablant, la Cour des comptes européenne épingle la mauvaise gestion des fonds alloués. Tout le monde est fautif. A la fois les États membres qui n’ont pas fléché l’argent vers leurs principaux besoins et la Commission européenne qui n’a pas su mettre les indicateurs appropriés pour assurer le suivi et l’évaluation. Bref, « cela s’est fait sans véritable stratégie ».

«Les États membres n’étaient pas tenus de répondre en priorité à leurs principaux besoins en matière de numérique, déplore Ildikó Gáll-Pelcz, membre de la Cour responsable de l’audit. Certains pays ont dès lors utilisé les fonds pour renforcer des domaines dans lesquels ils étaient déjà performants, au détriment de leurs points faibles. Nous voyons là une occasion manquée, puisque le potentiel de la FRR à porter la transition numérique en est de facto amoindri.» « La possibilité de mettre en œuvre des projets plurinationaux de longue haleine n’a guère été mise à profit », complète le rapport.

Les auditeurs ont également constaté des retards dans la mise en œuvre des plans nationaux Début 2024, les États membres avaient déclaré avoir atteint 31 % de leurs jalons et cibles dans le domaine du numérique. Soit six points que ce qui était initialement prévu. Par ailleurs, certains objectifs ont été « modifiés, reportés, voire remplacés par d’autres. »

La France, mauvaise élève

La France, qui s’est vu attribuer 8,1 milliards d’euros, n’a pas été plus vertueuse que ses voisins. Sur les cinq mesures nationales examinées par la Cour, quatre présentaient des jalons finaux inadaptés. Le rapport cite en exemple la stratégie de relance de l’Agence nationale de la recherche. Le financement – 428 millions d’euros en 2021 et 2022 – devait permettre d’augmenter le taux de succès des projets de R&D de 16 à 20 %. Sauf que le taux de départ était en réalité de 18,6 % donc un effort de seulement 1,4 point.

Autre cas évoqué : « la mise à niveau numérique de l’État et des territoires ». Il s’agissait, là, d’accélérer la transformation numérique de l’État et doter les agents publics d’un environnement de travail numérique plus performant, à savoir un « Sac à dos numérique » leur permettant de travailler à distance.

Le seul objectif assigné était que 200 entreprises prestataires aient signé des contrats pour entreprendre des travaux à fin mars 2023. Sur les 500 millions d’euros estimés initialement, la France n’aura au final débourser que 368 millions d’euros, sans « avoir atteint les jalons et les cibles pertinents », ni rendu le solde à l’UE.

Projets surévalués ou… déjà réalisés

La France n’est toutefois pas le plus mauvaise élève. L’Italie qui a reçu la plus grande enveloppe – 46,87 milliards d’euros – n’a pas su non plus estimer correctement ses besoins. En l’occurrence, il s’agissait de renforcer son infrastructure haut débit en dotant 8,5 millions de logements d’une connectivité de 1 Gbps. L’objectif a été ensuite ramené à 7 millions d’habitations, soit une baisse de 18 %.

D’autres mesures virent à l’absurde. Le Danemark souhaitait développer une version pour iPhone d’une application de télémédecine. Les auditeurs ont constaté qu’une version iOS était disponible dès mars 2021, soit quatre mois avant que le plan danois soit approuvé, avant même d’être présenté à la Commission européenne.

Avant-dernière du classement de l’index Desi (Digital Economy and Society Index) qui évalue le niveau de maturité numérique des pays, la Bulgarie n’a, elle, pas profité des fonds européens pour rattraper son retard. Le pays n’a consacré que 4 % de son budget à la transformation numérique des entreprises, soit 55 % de moins que la moyenne européenne.

Crédit : Visuel généré par IA, Microsoft Bing



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