Plusieurs cas d’usage de l’IA générative sont aujourd’hui privilégiés par les entreprises. Parmi ceux-ci, figure en bonne place le développement logiciel assisté. Les grands concepteurs de modèles de GenAI, comme Microsoft, Google, OpenAI et Mistral, se sont positionnés sur ce segment de marché.
Une startup franco-américaine, Poolside, a fait le choix de se dédier totalement à ce cas d’usage.
Pour finaliser le développement de ses solutions et enclencher la phase commerciale, la licorne basée à Paris lève des capitaux.
Plus de 100 millions de développeurs à convertir
Après un premier tour de table de 100 millions de dollars en 2023, Poolside vient d’officialiser une série B d’un montant de 500 millions de dollars. Pour les géants de l’IA générative, les investisseurs n’hésitent pas à sortir le chéquier malgré un contexte peu favorable aux startups.
Cette semaine, OpenAI signait ainsi une transaction record de 6,6 milliards de dollars pour plus de 150 milliards de valorisation. Pour sa nouvelle levée de fonds, Poolside a essentiellement séduit les anglo-saxons.
La série B est en effet menée par Bain Capital Ventures. Ont aussi mis au pot DST Global, StepStone Group, Citi Ventures et HSBC Ventures, indique Bloomberg. La jeune pousse affiche à présent une valorisation de 3 milliards de dollars.
Poolside dispose d’au moins un argument massue pour convaincre les investisseurs : la taille de la population concernée par son assistant au coding. Dans une interview, son cofondateur Eiso Kant signale que le nombre de développeurs dans le monde dépasse les 100 millions.
L’IA dépassera l’humain sur le code pour Poolside
Le marché de l’IAGen appliquée au code s’annonce donc, en théorie, prometteur. Pour engranger des bénéfices, la startup ne vise cependant pas l’ensemble des développeurs. Le dirigeant cible en priorité les clients employant 5000 ingénieurs ou plus.
Même si Poolside ne dispose pas encore d’un produit commercial, ses fondateurs affichent leur optimisme dans un billet publié sur le site de l’éditeur. Pour Jason Warner et Eiso Kant, la supériorité de la machine sur l’homme dans le coding n’est qu’une affaire de temps
“C’est en raison des limites en termes données et de calcul que nous pensons que le développement de logiciels sera la première capacité ayant un impact économique majeur dans laquelle l’IA atteindra et dépassera les capacités humaines”, écrivent-ils.
Le chemin permettant d’y parvenir repose selon eux sur l’apprentissage par renforcement à partir du retour d’information sur l’exécution du code, le Reinforcement Learning from Code Execution Feedback ou RLCEF.
500M$ pour scaler sur le RLCEF et l’entraînement des modèles
“Nos modèles explorent des solutions pour des millions de tâches dans 130 000 bases de code réelles (un nombre en constante augmentation) dans lesquelles ils reçoivent un retour d’information sur l’exécution pour chaque solution qu’ils tentent d’appliquer”, détaillent les fondateurs.
Poolside aura besoin d’atouts solides face à la concurrence accrue dans l’univers de la génération de code. L’ambition de la startup est donc de proposer des modèles atteignant “les capacités humaines en matière de développement de logiciels.”
Il lui faut pour cela pousser sa méthode de Reinforcement Learning. Les fonds apportés par les investisseurs sont une réponse directe.
“Grâce à cette nouvelle levée de fonds, nous avons pu faire passer notre cluster d’entraînement à 10 000 GPU et commencer le travail de mise à l’échelle du RLCEF et de l’entraînement de nos modèles”, se félicitent les dirigeants.