Les ventes du Taycan reculent. En parallèle, Porsche s’apprête à lancer le Macan électrique, qui doit davantage satisfaire la clientèle chinoise, qui représente un quart de ses ventes. Des mesures vont être prises pour que les mauvaises affaires de l’un puissent faire les bonnes affaires de l’autre.
Après plus de 41 000 unités en 2021, 34 000 en 2022 et 40 000 en 2023, les ventes de Porsche Taycan sont en baisse au premier semestre 2024, à l’heure où le Macan n’est pas encore sorti sur le marché et qu’une nouvelle version de la berline électrique améliore ses performances. Le constructeur allemand, qui réussissait jusqu’alors son virage électrique, est dans une période de transition et en sortira non sans changement. L’actuelle offre 100 % électrique attend encore l’arrivée du Macan électrique, et les prévisions autour du Taycan ne sont pas bonnes.
Sur les trois premiers mois de l’année, le Taycan aurait vu ses ventes baisser de 54 % – et les usines de Zuffenhausen, dans la banlieue de Stuttgart où Porsche possède son site historique, vont réduire leur cadence. La marque s’attend donc à des volumes plus faibles à venir dans les mois futurs, ce qui viendrait écarter l’hypothèse que le repli des ventes de Taycan ne concernait que le passage de l’ancienne à la nouvelle version, dotée d’une capacité de recharge plus importante et d’une efficience renforcée.
Quand Porsche préparait la Taycan il y a cinq ans, sa direction avait conclu avec le comité d’entreprise que sa production serait tenue localement, en Europe et au sein du site historique qui a vu passer de nombreux modèles dont la première 356. Aujourd’hui, la réduction des volumes de production passerait par des « changements structurels », rapportait le journal local Stuggarter Zeitung, sans qu’il n’y ait cependant de suppressions d’emplois prévues. Zuffenhausen est aussi utilisé dans la production des moteurs de Cayenne et de Panamera.
Mais Zuffenhausen est aussi le centre de production du nouveau moteur du Macan 100 % électrique, un modèle qui va être lancé sur le marché au second semestre et qui pourrait changer la donne. Car avec 10 000 commandes enregistrées au mois de mars, deux mois après sa présentation, le modèle a prouvé qu’il pouvait motiver la clientèle de Porsche à quitter le thermique et court-circuiter l’hybride représenté par les Panamera et Cayenne. Lors de notre essai, le SUV nous avait plu pour son châssis, son autonomie et sa recharge, même s’il grossissait par rapport au modèle précédent, à 2,4 tonnes sur la balance.
La Chine, Porsche et le Macan électrique
Le pays qui déterminera la suite pour Porsche est la Chine. Au premier trimestre, les ventes sur le marché s’effondraient de 24 % alors que le pays représente un quart de ses ventes, et qu’il est aujourd’hui confronté à une crise immobilière qui pèse sur le pouvoir d’achat des ménages. Avec le Macan, Porsche compte redresser la pente, mais cela ne passera pas par une réduction des prix, comme d’autres marques comme Tesla (ou plus proche Volkswagen) pourraient le faire pour attiser la flemme.
La raison ? Porsche tient encore à son image de marque de luxe. Son succès ces dernières années tient justement dans ses marges, qui lui ont permis de se hisser au titre de constructeur le plus rentable de l’industrie.
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