L’infiltration menée par des journalistes du consortium n’a pas permis d’obtenir, par exemple, des contrats et, bien sûr, au cours des rendez-vous organisés par Team Jorge, les membres de cette organisation se sont certes vantés d’avoir mené telle ou telle opération mais se sont bien gardés de nommer directement des clients (ce qui semble assez logique pour une entreprise). La limite de l’enquête ici est qu’elle a donc consisté à analyser les campagnes que le consortium a pu identifier, et à chercher à comprendre qui en était la cible, quel était l’objectif recherché et qui en était le principal bénéficiaire.
Si Team Jorge s’enorgueillit d’avoir travaillé sur de nombreuses campagnes électorales, force est de constater que les opérations que nous avons découvertes concernent beaucoup des affaires commerciales ou privées : par exemple, ces quelques 300 bots Twitter utilisés pour attaquer le milliardaire canadien Peter Nygard, et mettre en avant les multiples accusations de violences sexuelles dont il fait (réellement) l’objet. Ou encore une campagne assez farfelue à base de faux articles de presse et de faux tracts visant à attaquer une société du secteur du yachting à Monaco, qui fait l’objet d’un article à paraître dans l’après-midi.