Pour la première fois en 88 ans d’histoire, Volkswagen a définitivement arrêté la production de voitures dans l’une de ses usines en Allemagne. Le site de Dresde, victime de la crise du secteur automobile, va se réinventer en pôle de recherche.
C’est un symbole fort qui vient de s’éteindre le mardi 15 décembre. La dernière voiture, une ID.3 GTX rouge signée par les ouvriers, est sortie des chaînes de l’usine de Dresde, marquant la fin de la production automobile sur ce site emblématique. Surnommée la Manufacture de verre (Gläserne Manufaktur) pour son architecture transparente spectaculaire, l’usine avait ouvert ses portes en 2001 pour assembler la prestigieuse berline Phaeton, avant de basculer vers l’électrique.
Cette fermeture est une première historique. Jamais, depuis sa création il y a près de neuf décennies, le géant allemand n’avait cessé de produire des véhicules dans l’une de ses usines nationales. Thomas Schäfer, patron de la marque Volkswagen, a qualifié cette décision de difficile mais « absolument nécessaire d’un point de vue économique ».
Une reconversion dans la tech pour survivre
Le site ne sera pas rasé, mais transformé. Fini l’assemblage, place à la matière grise : l’usine va devenir un hub de recherche dédié à l’intelligence artificielle, la robotique et la conception de puces, en partenariat avec l’Université technique de Dresde.
Pour les 230 salariés restants, l’avenir est plus flou. Si Volkswagen a exclu les licenciements secs dans le cadre d’un accord national, des plans de départs volontaires, des retraites anticipées ou des transferts vers d’autres sites (souvent éloignés) sont proposés. Une situation qui inquiète les syndicats, malgré les promesses de la direction de ne laisser personne « sans emploi ».
Volkswagen pris dans la tempête parfaite
Cette décision radicale illustre les difficultés immenses auxquelles fait face le constructeur. Volkswagen est pris en étau entre une demande européenne en berne, l’effondrement de ses ventes en Chine et la menace des tarifs douaniers américains qui pèsent sur ses marges.
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Le groupe, qui a perdu 1,5 milliard de dollars au dernier trimestre en partie à cause de ces taxes, doit impérativement réduire ses coûts. La fermeture de la ligne de production de Dresde, qui ne sortait que 6 000 voitures par an (une goutte d’eau comparée aux 500 000 de Wolfsburg), n’est sans doute que la première étape d’une vaste restructuration pour tenter de sauver le soldat Volkswagen.
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Source :
The New York Times