Le déploiement de la 5G se déroule à un rythme rapide, avec la promesse de débits plus élevés et de temps de latence réduit. C’est aussi un enjeu écologique alors que la 4G arrive à ses limites de fonctionnement et que les usages consomment toujours plus de données mobiles.
Oui mais voilà, 4G et 5G restent difficiles à distinguer, remarque l’Arcep, régulateur du secteur des télécommunications, dans son rapport sur la qualité des services mobiles. Certes, les débits moyens augmentent chez les opérateurs mais pas dans des proportions aussi visibles que promises.
Pour le moment, les évolutions se font surtout du côté non visible des réseaux en apportant plus de capacités et une plus grande flexibilité pour faire face à la montée des usages et aux problématiques de congestion des sites.
Une 5G qui ne fait pas rêver
C’est un point important pour le bon fonctionnement des réseaux mobiles mais cela ne crée pas forcément de nouveaux usages ou bien la sensation de profiter d’une nouvelle expérience mobile.
Cela pourrait changer avec le déploiement de la 5G SA (Standalone) ou « vraie 5G », à savoir celle qui utilisera véritablement une infrastructure 5G et non plus des caractéristiques 5G sur un coeur de réseau resté en 4G afin d’assurer un déploiement rapide.
Là encore, les entreprises plus que les particuliers pourraient profiter de ces évolutions qui ont un impact fort dans l’industrie et sont censés représenter la quatrième révolution industrielle, celle de l’automatisation avancée et du contrôle distant, le tout en profitant de réseaux 5G privés.
Plusieurs indicateurs en baisse entre 2021 et 2022 (source : Arcep)
En attendant, les résultats de l’Arcep montrent, au-delà de la montée des débits, plusieurs indicateurs en retrait dans la mesure de la qualité de services entre 2021 et 2022.
Les taux de pages Web affichées en moins de 10 secondes, de vidéos visionnées en qualité parfaite et les débits descendants moyens peuvent stagner ou reculer selon la densité des zones considérées.
Des campagnes de mesures difficiles à comparer
Le régulateur n’y voit rien d’alarmant, cependant, dans la mesure où 2021 a été une année particulière avec une campagne de mesures réalisée au sortir de la période de confinement, avec moins de mouvements de population et un « réseau mobile moins sollicité« .
Par ailleurs, la campagne de 2022 a été réalisée durant l’été, avec des effets de surfréquentation et de congestion du réseau pouvant expliquer la chute des indicateurs.
Cette dernière s’étant passée entre juin et août, il a même fallu prendre en considération les pics de chaleur pouvant entraîner une surchauffe et un dysfonctionnement des smartphones 5G, effet « particulièrement marqué lorsque la température du mobile dépasse 42º C« . Il a donc fallu adapter le protocole.
La place de la 5G dans les offres des opérateurs reste aussi encore un peu floue, avec des forfaits aux tarifs élevés et une communication modérée sur le sujet. La Cour des comptes avait déjà observé le peu d’entrain des clients à migrer vers forfaits 5G, faute d’y trouver un intérêt.