Le deuxième vol d’essai de Starship en novembre s’est mieux déroulé que le premier en avril mais il n’est pas arrivé à son terme : atteindre une altitude suborbitale avant de redescendre vers la Terre.
Dans les deux cas, les vaisseaux spatiaux ont été détruits durant leur ascension après la perte de leur contrôle. Le deuxième tir a tout de même démontré le succès de l’utilisation des 33 moteurs Raptor simultanément (certains avaient calé au premier essai) ou la technologie de séparation de l’étage supérieur, dite Hot Staging.
SpaceX est déjà prête à relancer un troisième essai de Starship dès ce mois de décembre si les autorisations officielles sont obtenues d’ici là. La firme est aussi pressée par le temps si elle veut remplir les objectifs du programme Artemis de la NASA qui prépare le retour des humains sur la Lune.
Un troisième essai sous le signe du transfert de propergol
Et justement, la firme d’Elon Musk souhaiterait faire du troisième vol d’essai un démonstrateur pour une technologie essentielle à la réussite du projet : le transfert de propergol en orbite.
Cette technique est l’un des temps forts du contrat de SpaceX de plusieurs dizaines dizaines de milliards de dollars avec la NASA et sa maîtrise ouvrira la voie à la colonisation de la Lune d’abord mais aussi de Mars ensuite.
La troisième tentative sera-t-elle la bonne ?
L’idée est de pouvoir utiliser des vaisseaux Starship comme des stations-service spatiales pour atteindre des destinations lointaines, les fusées usant l’essentiel de leur carburant à vaincre la gravité terrestre.
Avec ces pompes non pas à essence mais à propergol, les fusées Starship décollant de la Terre pourraient se ravitailler en orbite terrestre avant de poursuivre leur périple vers la Lune ou Mars afin d’y acheminer des tonnes de matériaux de construction nécessaires à l’établissement d’une base.
Une étape essentielle pour la conquête de nouveaux mondes
Dans le cadre du troisième tir d’essai, il ne s’agirait que de transférer l’équivalent de 10 tonnes d’oxygène liquide entre deux réservoirs d’une même fusée Starship mais une telle démonstration serait déjà un grand pas en avant dans la validation du procédé.
Elle permettrait déjà de tester les techniques de transfert de carburant en apesanteur qui pourront ensuite être ajustées pour assurer le remplissage des réservoirs de grande capacité d’une fusée comme Starship.
Le problème reste que le vaisseau spatial de SpaceX n’a pas encore réussi à atteindre l’orbite terrestre, avant même de vouloir tenter cette démonstration de transfert de propergol.
Mais le défi n’est sans doute pas pour déplaire à Elon Musk, d’autant que la NASA semble désormais vouloir reporter de quelques années, vers 2027, le volet Artemis 3 qui doit permettre aux humains de poser de nouveau le pied sur la Lune…à moins que d’autres nations, comme la Chine, n’en profitent pour prendre les devants.