Pour mieux lutter contre les ingérences étrangères, un rapport sénatorial fait de nouvelles recommandations

Pour mieux lutter contre les ingérences étrangères, un rapport sénatorial fait de nouvelles recommandations


C’est avec un certain sens du timing que les sénateurs Dominique de Legge (Les Républicains) et Rachid Temal (Parti socialiste) ont présenté, jeudi 25 juillet, au Palais-Bourbon, leurs derniers travaux. Quelques jours après l’arrestation sur le sol français d’un espion russe soupçonné de préparer des actions de déstabilisation, et alors que les campagnes d’ingérence numériques du Kremlin se poursuivent pendant les Jeux olympiques (JO), les deux élus ont dévoilé le rapport de la commission d’enquête sur les politiques publiques face aux « opérations d’influences étrangères ».

Ce texte, qui préfère parler d’influences étrangères malveillantes plutôt que d’ingérences, dresse le portrait des principales puissances se prêtant à des manœuvres informationnelles visant les intérêts français. La Russie, active aussi bien au Sahel que sur le territoire national, y figure évidemment en bonne place, mais d’autres acteurs comme l’Iran et l’Azerbaïdjan – ce dernier pays étant accusé d’avoir attisé les tensions en Nouvelle-Calédonie – sont mentionnés.

Quelle est l’efficacité réelle des opérations informationnelles étrangères, aux contours souvent très différents ? La question se pose sans cesse, aussi bien pour les autorités, qui doivent ou non répondre, que pour les médias, face au risque d’amplifier des campagnes de désinformation. « L’efficacité des opérations d’influence étrangères malveillantes est celle que les populations qui en sont les cibles leur donnent. L’un des écueils auquel nous risquerions d’être confrontés serait de surestimer leur impact », explique le rapport. Les élus recommandent ainsi « d’engager sans délai » des études « académiques transdisciplinaires » pour comprendre les effets concrets de ces opérations sur les populations.

Renforcer le rôle de Viginum

Une partie du rapport est consacrée au service Viginum, l’organe français de veille jouant aujourd’hui le rôle de vigie des campagnes d’influence en ligne. Sous l’égide du secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), Viginum analyse en sources ouvertes les potentielles opérations coordonnées numériques ciblant les intérêts de la nation sur le territoire français. Le texte rappelle, comme le fait régulièrement l’organe, que cette entité ne cherche pas à distinguer le faux du vrai, mais se contente de débusquer les comportements inauthentiques, c’est-à-dire la diffusion frauduleuse de l’information (faux comptes, réseaux de bots sur les réseaux sociaux…). « Après seulement trois ans d’existence, Viginum a fait la preuve de son utilité », estiment les auteurs.

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