pourquoi Astrobotic a fait le choix de détruire son alunisseur

l'alunisseur maudit revient sur Terre pour mourir


La mission Peregrine, lancée avec un lanceur lourd Vulcan Centaur au début du mois de janvier, avait pour objet de poser en douceur un alunisseur à proximité du pôle sud lunaire.

Bien démarrée jusqu’à la mise en orbite, la mission a ensuite été perturbée par une fuite de propergol issue d’une valve mal refermée qui a condamnée l’objectif premier du projet.

Ne pouvant plus alunir dans de bonnes conditions, le véhicule spatial a évolué sur une orbite cislunaire en allumant tous ses instruments scientifiques et toutes ses charges utiles fonctionnelles, ce qui a permis de recueillir d’intéressantes données sur l’espace entre la Terre et la Lune.

Bien qu’un peu boîteuse du fait d’un système de propulsion dégradée, l’alunisseur Peregrine aurait pu continué d’évoluer à proximité de la Lune, voire de s’y crasher. Toutefois, son concepteur Astrobotic a finalement fait le choix de détruire son engin spatial dans l’atmosphère terrestre après une dizaine de jours d’évolution spatiale.

Beaucoup d’inconnues pour tenter la poursuite de la mission

Derrière cette décision, il y avait une inquiétude de la NASA de voir Astrobotic perdre le contrôle de son alunisseur et générer une zone de débris au niveau de l’orbite lunaire qui aurait singulièrement compliqué les prochaines missions à destination de notre satellite naturel.


L’orbite cislunaire devait en principe permettre à Peregrine de rejoindre la Lune après la deuxième orbite et la question s’est posée de tenter un rebond grâce à l’attraction terrestre pour atteindre la Lune ou de modifier la trajectoire pour laisser la sonde se désintégrer dans l’atmosphère terrestre.

Si la fuite détectée initialement était importante à ses débits, la chute de pression dans le réservoir percée a finalement stabilisé l’échappement du propergol, prolongeant d’autant l’autonomie restante, estimée d’abord à quelques dizaines d’heures, puis à plusieurs jours.

Peregrine aurait donc pu tenter une approche de la Lune, même sans s’y poser, pour continuer de recueillir des données via ses instruments. Toutefois, la NASA a craint une perte de contrôle du système de propulsion et une possible explosion qui aurait éparpillé de nombreux débris captés ensuite par la gravité lunaire.

Décider en fonction du rapport bénéfice / risque

Après examen du rapport bénéfice / risque et face aux différentes inconnues en jeu, Astrobotic s’est finalement rangée aux arguments de la NASA et n’a pas tenté de relancer son alunisseur vers la Lune.

Mission Peregrine retour Terre

La zone de retour de Peregrine sur Terre

La firme a également privilégié une approche responsable en tant que première mission du programme CLPS (Commercial Lunar Payload Services) qui confie certains projets lunaires à des entreprises privées.

Plusieurs missions CLPS sont prévues cette année et Astrobotic prépare elle-même un nouveau véhicule Griffin plus ambitieux pour transporter un rover VIPER de la NASA sur le pôle sud lunaire. Avoir cochonné l’espace lunaire en amont de ces projets aurait fait mauvais genre.



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