C’est officiel : VW n’est plus seulement partenaire, mais client de XPeng. Le géant allemand va acheter son « cerveau » IA et sa puce.
Parmi l’avalanche d’annonces (robots, voitures volantes) faites lors du XPeng AI Day 2025, il y en a une qui pèse plus lourd que toutes les autres. Ce n’est pas un concept futuriste, mais un contrat bien réel. Volkswagen, le mastodonte de l’industrie allemande, devient le tout premier client stratégique du nouveau modèle de conduite autonome X-VLA 2.0 de XPeng.
Le géant allemand achète, sous licence, la technologie de base d’une entreprise chinoise qu’on qualifiait de « startup » il y a encore deux ans. Le plus fou, c’est que l’accord ne s’arrête pas là.
Pourquoi Volkswagen achète une « pile technologique » complète
Ce que VW a signé, ce n’est pas juste un logiciel. C’est un package complet, une « pile technologique » qui va directement au cœur de ses futures voitures.
Il y a d’abord le logiciel X-VLA 2.0, le nouveau grand modèle d’IA de XPeng. C’est le système qui, selon l’entreprise, bat le FSD de Tesla avec un taux de reprise de contrôle cinq fois inférieur. XPeng a précisé, lors de son événement, que ce modèle serait rendu « open source » pour ses partenaires commerciaux. Une décision audacieuse destinée à favoriser l’innovation collaborative. Volkswagen devient ainsi le premier client stratégique à intégrer cette technologie sous licence dans ses véhicules.
Le constructeur allemand a également officiellement sélectionné la puce d’IA « Turing » développée par XPENG. C’est là que l’alliance devient vraiment profonde. VW ne se contente pas de faire tourner un logiciel sur ses propres puces (ou celles de NVIDIA, par exemple). Non, l’entreprise adopte l’architecture matérielle et logicielle complète de XPeng.
Un geste de survie pour Volkswagen en Chine
Pour Volkswagen, cette manœuvre stratégique est sans doute essentielle à sa survie. Le géant allemand peine à suivre le rythme effréné de l’innovation sur le marché chinois, ultra-compétitif. Sa propre division logicielle, Cariad, a rencontré d’énormes difficultés, et pendant ce temps, les constructeurs locaux comme XPeng, Li Auto et BYD lui volent des parts de marché. Même si le groupe prévoit de produire ses propres dans le pays, il faudra plusieurs années avant de les voir émerger.
Face à cette réalité, VW a activé son plan « en Chine, pour la Chine ». Cet accord avec XPeng, qui fait suite à un investissement de 700 millions de dollars, est un raccourci spectaculaire. Il permet à VW de « sauter » des années de R&D et d’intégrer directement dans ses véhicules une technologie de conduite autonome que les consommateurs chinois demandent.
Ce que cela signifie vraiment
Ce qui s’est passé est un renversement historique. Un champion industriel allemand est désormais technologiquement dépendant d’un acteur chinois pour son marché le plus critique. Pour XPeng, c’est une transformation, car l’entreprise chinoise n’est plus seulement un constructeur automobile en concurrence sur les marges. Elle devient un fournisseur d’IA et vend à présent une technologie à haute valeur ajoutée.
Les premiers véhicules Volkswagen badgés, construits sur une architecture développée en commun et propulsés par l’IA de XPeng, sont attendus en Chine dès 2026. Pour l’heure, on ne sait pas si ces modèles (et technologies) arriveront en Europe ou s’il faudra plutôt attendre le logiciel Rivian. En l’état actuel des choses, les Volkswagen chinoises risquent d’être bien meilleures que les modèles disponibles en Europe. Quant à cet accord, il ne redéfinit pas seulement la relation entre XPeng et VW et peut bousculer la hiérarchie de l’industrie automobile mondiale.
👉🏻 Suivez l’actualité tech en temps réel : ajoutez 01net à vos sources sur Google Actualités, abonnez-vous à notre canal WhatsApp ou suivez-nous en vidéo sur TikTok.