Firefox n’a jamais été le navigateur web le plus populaire. À son apogée, en 2010, Firefox était utilisé par 34,1 % des internautes. Aujourd’hui, Firefox n’est utilisé qu’à hauteur que par 2,6 % des internautes.
Ce n’est pas le niveau le plus bas jamais atteint par Firefox, mais c’est tout de même lamentable. Chrome, comme vous pouvez le deviner, est en tête avec plus de 67 % suivi de Safari, grâce aux iPhones, avec 18 %, et de Edge avec 4,8 %. Parmi les navigateurs les plus connus, seul Internet Explorer – oui, il y a encore des gens qui l’utilisent – compte moins d’utilisateurs, avec 1,7 %.
En clair, tout va de mal en pis pour Firefox. Le passage à la navigation mobile a favorisé les navigateurs préinstallés sur les smartphones, tels que Chrome et Safari. En effet, lorsque vous installez « Firefox » sur un iPhone, vous n’avez qu’un skin Firefox sous lequel tourne Safari Webkit. Sauf… dans l’Union Européenne ! Dans ce cas, à partir d’iOS 17.4, que lorsque vous exécutez Firefox sur un iPhone, vous exécutez réellement Firefox.
La relance par l’IA ?
De nombreux utilisateurs de Firefox se sont également lassés du navigateur. Bien sûr, d’autres défendent passionnément Firefox. Mais en interne aussi, rien ne va plus. La Fondation Mozilla a récemment licencié 30 % de ses employés.
Cette décision intervient après que Mozilla Corp. ait licencié 5 % de ses effectifs en février. Ces licenciements ont entraîné des réductions dans les services Mozilla social, VPN, ou encore Relay.
À l’avenir, Mozilla consacrera les ressources qui lui restent à l’intégration de capacités d’IA « dignes de confiance ». Son dernier lancement est un projet nommé Lumigator 2. Son objectif est d' »aider les développeurs à sélectionner en toute confiance le meilleur LLM [Large Language Model] pour leur projet ».
86 % du CA provient de Google
Bonne chance à l’intelligence artificielle pour sauver la mise à Mozilla ! Et pour que cette approche fonctionne, Mozilla doit s’appuyer sur Google.
Je trouve plus qu’ironique que de nombreuses personnes choisissent encore Firefox comme navigateur web parce qu’elles détestent Google et Chrome. Mozilla, l’organisation mère de Firefox, vit grâce à l’argent qu’elle reçoit de Google. Pas de Google : Pas de Firefox.
Dans son dernier rapport financier de 2023, la Fondation Mozilla a fait état d’un revenu total de plus de 593 millions de dollars. Sur cette somme, 75 millions de dollars provenaient des abonnements et de la publicité. Soit environ 12,6 % du revenu total. Le reste, 510 millions de dollars, soit environ 86 %, provient des redevances des moteurs de recherche, principalement de Google.
Pertes et rémunération en hausse
Pourquoi Google agit-il de la sorte ? Cette approche avait du sens lorsque Microsoft Internet Explorer était encore un rival viable de Chrome. Mais ce n’est plus le cas depuis un certain temps.
Je ne vois cependant pas Mozilla et Firefox s’effondrer immédiatement. Après tout, Mozilla dispose de plus d’un milliard de dollars en liquidités et en investissements.
Alors, pourquoi Mozilla a-t-elle réduit ses ressources, avec tout cet argent en trésorerie, et les rentrées d’argent de Google ? C’est une bonne question.
Une réponse cynique vient de Windscribe, une société de réseau privé virtuel (VPN). « Entre 2008 et 2018, Mozilla a perdu 85 % de sa part de marché, tandis que la rémunération de Mitchell Baker augmentait simultanément de 400 % ».
Ainsi, alors que les dirigeants de Mozilla continuent de faire de l’argent et que l’entreprise/fondation gaspille de l’argent, elle continue également de licencier des employés. Parmi ceux qui y travaillent, vingt personnes ont utilisé l’expression « gestion absolument désastreuse » sur le site d’offres d’emploi Glassdoor.